La ministre de l'Economie Christine Lagarde a estimé vendredi qu'une taxe exceptionnelle sur les "bonus" versés par les banques au titre de 2009 était légitime après les aides versées au secteur financier durant la crise, en France comme dans d'autres pays.

Mme Lagarde, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec la presse, a réaffirmé qu'après la crise qui a secoué l'économie mondiale, il était nécessaire de superviser et de "ramener à la raison" la City de Londres comme les autres places financières mondiales.

La décision du Premier ministre britannique, Gordon Brown, de taxer les bonus les plus élevés versés par les banques est "l'expression de cette détermination", que la France partage, a-t-elle dit.

L'idée derrière cette taxe est qu'en 2009, "le secteur financier était dans une situation tellement difficile qu'il a dû faire appel à l'argent du contribuable" pour préserver la stabilité du système financier.

En ce qui concerne les bonus qui seront payés par les banques au titre de 2009, il est donc "juste" qu'il y ait une "contribution exceptionnelle" du secteur au budget de l'Etat, qui représente l'argent du contribuable, a-t-elle expliqué.

Mme Lagarde a également estimé que les Etats-Unis partageaient cette vision des choses, évoquant les déclarations du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, qui a jugé qu'"il faut en finir avec l'ère des gros bonus bancaires irresponsables".

La ministre française s'est enfin dite "confiante" sur la perspective d'un accord avec les autorités allemandes sur la création de cette taxe au niveau européen afin que les banques soient traitées sur un pied d'égalité.

Elle n'a en revanche pas donné d'indication sur les modalités de la création en France de cette taxe sur les bonus.

Le président français Nicolas Sarkozy et Gordon Brown ont signé jeudi une tribune commune dans le Wall Street Journal dans laquelle ils ont proposé la mise en place d'un "pacte mondial à long terme" de régulation bancaire et préconisé "un impôt exceptionnel" sur les bonus 2009.