La France emboite le pas au Royaume-Uni en proposant une taxation de 50% des bonus des banquiers au-delà de 27.000 euros, selon les Echos.

Après le Royaume-Uni, la France est à son tour prête à taxer à hauteur de 50% les bonus 2009 des banquiers, dès lors qu’ils dépassent les 27.000 euros. « Le président Sarkozy est d'accord pour taxer les bonus, comme le montre sa tribune avec le Premier ministre britannique Gordon Brown dans le Wall Street Journal, mais la forme n'est pas arrêtée », a déclaré l'Elysée interrogé par l'AFP.

Dans cette tribune, le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique Gordon Brown expliquent en effet qu’un « impôt exceptionnel, assis sur les primes versées, devra être envisagé en priorité parce que les bonus pour 2009 sont en partie le résultat du soutien apporté par les Etats au système bancaire ».

Dans les pas de Londres

Dans le Monde, des sources proches de l’Elysée indiquent que, « jusqu’à présent, la France refusait de taxer les bonus des traders de BNP Paribas à Paris, si ceux de BNP Paribas à Londres étaient exonérés. Maintenant que le Royaume-Uni a décidé d’agir, il n’y a plus de raison que la France n’y aille pas ».

Cette annonce fait en effet suite à la décision de Londres, mercredi, de taxer à hauteur de 50% les bonus supérieurs à 25.000 livres. 20.000 banquiers seraient concernés, dont 5000 gagneraient plus de 1 million de livres, selon Lord Myners, le ministre chargé du centre d’affaire britannique, cité dans les Echos.

Une taxation sous conditions

La France pose néanmoins deux conditions, selon Le Monde : que la taxation soit temporaire (ce qui est le cas dans le projet présenté par le Royaume-Uni) et que les autres pays européens suivent le mouvement. « Il est clair que les mesures à prendre ne peuvent l'être qu'au niveau mondial. Aucun pays n'est tenu, ou en mesure, d'agir seul », insistent MM. Brown et Sarkozy dans le WSJ.

En tout cas, les objectifs sont clairs selon le Monde : « faire payer aux banques un impôt assis sur le montant des primes effectivement distribuées au titre de l’exercice 2009 », afin d’inciter les établissements à plus de modération.

D'après l'AFP, la mesure serait votée soit dans le collectif budgétaire 2009 dont l'examen a commencé mercredi à l'Assemblée nationale, soit dans la prochaine loi de régulation bancaire.