La CGT Caisse d’épargne vient de porter plainte, avec constitution de partie civile, contre François Pérol, directeur du groupe BPCE et ancien Secrétaire général adjoint de l’Elysée.

Après l’assignation en justice de Natixis par 600 actionnaires, le groupe BPCE est à nouveau ébranlé par une plainte émanant de la CGT Caisses d’épargne contre François Pérol. Le syndicat, qui s’est constitué partie civile, entend protester contre la nomination de Pérol à la tête de la BPCE, selon Me Karsenti, l’avocat du syndicat.

Une enquête préliminaire avait déjà été ouverte en septembre dernier, après quatre plaintes pour « prise illégale d’intérêts » lancées par Sud, la CGT et les associations Anticor et Contribuables associés. Après que l’ancien Secrétaire général adjoint de l’Elysée a été auditionné par les policiers de la Brigade financière, le parquet avait estimé qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre lui.

Mais le 25 novembre, la CGT Caisses d’épargne dépose une nouvelle plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal de grande instance de Paris. C’est désormais à Françoise Desset, la doyenne des juges d’instruction du pôle financier, d’ouvrir ou non une information judiciaire confiée à un juge d’instruction.

Prise illégale d'intérêts

Les plaignants estiment que François Pérol, fort de son expérience à la Présidence sur les dossiers économiques et industriels, avait à ce titre joué un rôle fondamental dans la fusion de la Banque Populaire et de la Caisse d’épargne, dont il a pris la tête en février, juste après son départ de l’Elysée.

« Nous avons trouvé assez étonnant l’avis de classement sans suite du parquet qui a repris les arguments développés par M. Pérol au cours de son interrogatoire », a déclaré à l’AFP Me Karsenti.

Le parquet a lui considéré que le rôle de Pérol à l’Elysée s’était limité « à informer et donner un avis au président de la République sur le rapprochement des groupes Banque Populaire et Caisse d’épargne, sur le soutien financier de l’Etat et sur l’explication à donner à l’opinion publique ».

Le délit de prise illégale d’intérêts est passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende.