Malgré une pression fiscale accrue, les marges de manoeuvre financière des collectivités locales ont diminué en 2009 et cette évolution devrait se poursuivre, selon la note de conjoncture annuelle sur les finances locales présentée mardi par la banque Dexia.

"La situation financière du bloc public local est globalement saine, même s'il y a des contrastes forts" entre collectivités, a souligné Thomas Rougier, directeur des études de Dexia Crédit local.

Mais la limitation des dotations de l'Etat, une évolution moins forte des bases d'impositions, et la réforme de la fiscalité locale "se traduiront par des contraintes sur les dépenses, au moment même où on attend beaucoup des collectivités dans le cadre du plan de relance, de celui du Grenelle de l'environnement et de la loi Handicap", a-t-il poursuivi devant la presse.

L'épargne disponible des collectivités locales a baissé pour la deuxième année consécutive (-4,6% après -3,8% en 2008), tout en restant élevée (37,3 milliards d'euros).

Pourtant la pression fiscale a augmenté de 3,4% toutes taxes et toutes collectivités confondues et bénéficie de bases d'imposition dynamiques, a relevé M. Rougier.

Les recettes des taxes directes locales (habitation, foncier bâti et non bâti, professionnelle) ont augmenté de 7,7% à 69,8 milliards d'euros.

Mais les collectivités ont souffert d'une forte baisse des droits de mutation (7 milliards d'euros, -26%) et de la stagnation des dotations de l'Etat (45,8 milliards d'euros, +0,8%).

La baisse de l'investissement local (-2,7% à 50,9 milliards d'euros après -2,1% en 2008) a néanmoins été moins élevée qu'attendue, car le plan de relance, aidé par le remboursement anticipé du fonds de compensation de la TVA, a "atténué" cette diminution.

Le directeur général de Dexia Crédit local, premier prêteur des collectivités locales, Pascal Poupelle, a par ailleurs assuré que Dexia n'avait "aucun contentieux en France au sujet des crédits structurés".

Des clients de Dexia ont souscrit pour environ 30 milliards de crédits structurés, dont 5 milliards considérés comme des crédits à risques, a-t-il précisé.