L'économie de la zone euro va se rétablir l'an prochain, plus nettement que prévu jusqu'ici, selon un sondage d'experts publié jeudi par la Banque centrale européenne (BCE).

L'économie devrait croître de 1% en 2010, contre une augmentation de 0,3% envisagée il y a trois mois, selon ce panel qui rassemble les attentes d'institutionnels européens, financiers ou non. La BCE s'en inspire pour établir ses projections maison, qui seront publiées début décembre.

La relance dans les pays émergents, Chine en tête, et les effets bénéfiques des plans de soutien mis en place par les gouvernements et la BCE expliquent en grande partie ces perspectives plus clémentes.

Cette année, la récession devrait atteindre 3,9%, alors que les experts redoutaient encore une contraction de 4,5% du Produit intérieur brut (PIB) des seize Etats de l'euro en août dernier.

L'inflation devrait de son côté rester sous la barre des 2% à moyen/long terme, donc dans les limites tolérées par la BCE.

Dans ces conditions, une remontée du principal taux directeur, actuellement à un plus bas historique de 1%, ne devrait pas intervenir avant la mi-2010 voire après, comme l'attendent marchés et économistes.

Tout n'est pas gagné pour autant: la raréfaction du crédit, la force de l'euro qui désavantage les exportateurs et la montée du chômage, préjudiciable à la consommation, constituent des risques sérieux pour la reprise, selon les experts.

La BCE passe elle aussi son temps à mettre en garde contre ces menaces pour la conjoncture. Les responsables s'inquiètent en particulier d'un détournement de l'aide exceptionnelle mise en place par les banques centrales pour faciliter l'accès au crédit.

Les banques peuvent en effet se refinancer autant qu'elles le souhaitent et à bon marché auprès de la BCE, mais rechignent toujours à en faire profiter entreprises et particuliers.

Elles ont surtout utilisé ces mannes pour réinvestir sur les marchés financiers, ce qui a fortement contribué à leur rétablissement actuel et leur a permis, pour certaines, de promettre de nouveau bonus et dividendes.