Les 13 milliards remboursés par les banques qui avaient reçu l'aide de l'Etat pour surmonter la crise seront affectés aux dépenses d'avenir que doit également financer le grand emprunt, a déclaré mardi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.

Au cours d'un colloque organisé à Paris, elle a estimé que le montant "le plus crédible" du futur grand emprunt était la "fourchette de 25 à 50 milliards d'euros" évoquée par le président Nicolas Sarkozy.

"Les fonds issus du remboursement des plans que nous avons mis en place pour soutenir le secteur bancaire (viendront) s'imputer sur la somme en question", a-t-elle ajouté.

"Les sommes résultant des plans bancaires et qui sont bien identifiées comme devant être affectées à cet effort financier du pays sont aujourd'hui de 13 milliards d'euros et permettraient dans ces conditions d'éviter de recourir à de nouvelles émissions de dette", a-t-elle expliqué.

Les banques françaises ont, à ce jour, remboursé 13,4 des 19,8 milliards d'euros que l'Etat leur avait apportés dans le cadre du plan de soutien au secteur, assortis de 713 millions d'intérêts.

La banque BPCE (née de la fusion entre la Caisse d'Epargne et la Banque Populaire) est la seule à ne pas avoir soldé ses comptes et doit encore 6,3 milliards à l'Etat.

Alors que la Commission européenne a prévenu lundi qu'elle prendrait en compte "l'impact du grand emprunt" dans l'évaluation des finances publiques françaises, Christine Lagarde a par ailleurs estimé qu'il fallait faire en sorte que les sommes empruntées ne soient pas toutes considérées comme de la dette au sens du Traité de Maastricht.

"Nous aurions tout intérêt, compte tenu de la situation des finances publiques, compte tenu des engagements que nous avons pris à l'égard de nos partenaires européens (...) à structurer ce grand emprunt de telle sorte à ce qu'il constitue le moins possible (...) de la dette dite maastrichtienne", a expliqué la ministre.

Pour cela, il faudrait selon elle que des "actifs", c'est-à-dire des investissements concrets, soient le plus souvent identifiés en correspondance avec les sommes empruntées.