La généralisation de l'intelligence artificielle générative dans les services publics est « fortement prématurée », ont estimé jeudi deux associations d'élus locaux.

Le Premier ministre Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France « au service » des usagers. Une IA française sera ainsi déployée par l'administration fiscale « pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne », tandis que les 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront « pré-instruits par une IA ».

« Si pour lutter contre le non-recours aux droits sociaux, les objectifs de simplification fixés par le Premier ministre sont louables (...), une généralisation - même progressive - de l'IA générative dans les services publics est fortement prématurée », ont estimé Intercommunalités de France, France urbaine ainsi que les Interconnectés, association de diffusion des usages numériques pour les collectivités.

Rappelant que les premières expérimentations de l'IA ont été « lancées seulement en janvier 2024 » auprès des agents de l'Etat et des collectivités, les élus alertent sur « la nécessité de croiser ces expérimentations » et souhaient que soit conservée « une alternative physique au numérique ».

Dans son rapport annuel publié en avril 2023, la Défenseure des droits Claire Hédon avait alerté sur une détérioration de l'accès aux services publics et pointé une « dématérialisation excessive ».