« La France n'est pas en faillite », malgré un déficit public qui dépassera nettement les 4,9% du PIB initialement prévus pour 2023, a affirmé vendredi Pierre Moscovici sur RMC/BFM TV.

« La France est un pays sûr, un pays très ouvert et donc c'est un pays dont la dette se place bien, elle trouve des gens pour la financer », a déclaré le premier président de la Cour des comptes au lendemain d'un contrôle sénatorial au ministère des Finances qui a révélé que le gouvernement envisageait un dérapage du déficit à 5,6% du PIB en 2023. « Il n'y a pas de problème de soutenabilité de la dette », a-t-il ajouté.

« En revanche nous avons une situation de finances publiques très préoccupante et c'est un problème de crédibilité pour nous, notamment au sein de la zone euro », a poursuivi l'ancien ministre de l'Economie et des Finances. « Nous ne pouvons pas rester dans cette situation. »

« Des efforts à faire pour réduire notre déficit et surtout réduire notre dette publique »

Le gouvernement a tracé une trajectoire de déficit « jusqu'en 2027, qui doit nous emmener en dessous de 3% du PIB », a rappelé vendredi Pierre Moscovici.

Par conséquent, « il y a des efforts à faire pour réduire notre déficit et surtout réduire notre dette publique », a-t-il conclu. Le chiffre officiel du déficit de la France en 2023, publié par l'Insee, doit être dévoilé mardi matin.

Un déficit de 5,9% en 2025 ?

Lors d'un contrôle « sur pièces et sur place » à Bercy, le rapporteur général de la commission des Finances du Sénat Jean-François Husson a constaté jeudi que le gouvernement tablait sur une envolée du déficit public à 5,6% du PIB en 2023, 5,7% en 2024 et 5,9% en 2025. Des chiffres à prendre néanmoins avec « précaution » car calculés avant l'annonce d'un plan d'économies de 10 milliards d'euros en 2024 dans les dépenses de l'Etat.

Le gouvernement cherche en outre à dégager 20 milliards d'économies supplémentaires en 2025, en faisant cette fois contribuer à l'effort les collectivités locales et les administrations de sécurité sociale.