Les assurés vont subir une hausse de leur complémentaire santé « de l'ordre de 10% » en 2024, et non de 8,1% comme annoncée par la Mutualité française, selon une estimation mardi de l'association de défense des consommateurs UFC Que Choisir.

Pour établir son évaluation, la Mutualité a en effet raisonné « à âge constant », sans prendre en compte le fait que des assurés basculent chaque année dans une tranche d'âge supérieure, passant dès lors à un tarif supérieur, explique Que Choisir.

Des hausses jusqu'à 30%

Si l'on prend en compte ces basculements, « en moyenne, c'est une augmentation de l'ordre de 10% qui serait réellement subie par les consommateurs », souligne l'association. Cette moyenne masque en outre « des évolutions bien plus importantes, notamment pour les retraités, puisque nous recensons des hausses de 25% et même de 30% », rapporte-t-elle.

Sur le fond, l'association de consommateurs dénonce notamment des frais de gestion qui varient « énormément » entre complémentaires, qui vont de « 10% » des cotisations collectées pour la mutuelle Pro BTP à « 28% » pour le courtier et grossiste en assurance April.

Pour l'ensemble du secteur, les frais de gestion restent « extrêmement élevés », de l'ordre de 20% en moyenne des cotisations collectées, indique Que Choisir, reprenant une critique récurrente contre les complémentaires santé.

« Force est de constater que la concentration du secteur » (de 1074 acteurs en 2011 à 664 en 2022) « ne s'est pas accompagnée d'une rationalisation, ni d'économies d'échelle au bénéfice des assurés », conclut l'association.