Le président de la République sortant et la candidate du Rassemblement national se retrouvent à nouveau dimanche 24 avril pour le second tour de la présidentielle. Qui dit campagne électorale, dit promesses : qu'ont annoncé les deux concurrents sur la question des salaires ?

Augmenter les salaires en cas de victoire au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron ? C'est ce que propose indirectement Marine Le Pen dans son programme de campagne. La candidate du Rassemblement national (RN) fait d'une pierre deux coups en calînant dans le même mouvement entreprises et salariés. Elle propose d'exonérer de cotisations patronales les entreprises qui devront augmenter de 10% les salaires de ceux qui gagnent jusqu'à trois Smic.

Seule l'augmentation serait concernée par l'exonération des cotisations et pas l'ensemble de la rémunération. La mise en œuvre de cette mesure serait effective dès 2022, pour une durée de 5 ans.

« Prenons l'exemple concret d'une entreprise souhaitant bénéficier de cette mesure : pour un salarié touchant aujourd'hui 24 000 euros brut annuels, dans le système actuel, l'entreprise devrait payer 2 100 euros de cotisations patronales supplémentaires par an (pour l'augmentation de 10% d'un salarié au SMIC, ce sont 1 600 euros de cotisations supplémentaires). C'est cette somme que je souhaite faire économiser aux entreprises, en contrepartie de l'augmentation du pouvoir d'achat de tous leurs salariés », expliquait la candidate d'extrême droite dans une tribune publiée par Les Echos en novembre 2021.

Bataille sur le salaire des profs

Chez son concurrent Marcheur, Emmanuel Macron, on ne trouve aucune équivalence. Si ce n'est que le Smic va augmenter de manière mécanique en juin de 35 euros net, soit de 1 269 euros à 1 299-1 304 euros par mois. Par contre, plus ciblé, Emmanuel Macron et son gouvernement ont annoncé mi-mars le dégel du point d'indice de la fonction publique, synonyme d'augmentation d'ici l'été pour les fonctionnaires. Une première depuis plus de 10 ans à laquelle n'était pas favorable Marine Le Pen qui préfère des hausses de salaire plus ciblées vers les enseignants et les soignants.

Plus spécifiquement, depuis son entrée en campagne, Emmanuel Macron a promis des augmentations au cas par cas pour les médecins de ville (après celles accordées à l'hôpital lors du Ségur de la santé) et pour les professeurs. Pour ces derniers, des contreparties comme le remplacement systématique des professeurs absents ou l'accompagnement périscolaire seront demandées. Il alloue à cette évolution un budget annuel de 6 milliards d'euros.

Marine Le Pen ratisse plus large. Jugeant les professeurs « prolétarisés depuis vingt-cinq ans », la candidate du RN propose de revaloriser leur grille indiciaire de 3% par an entre 2022 et 2027 et d'insister particulièrement sur la rémunération de début de carrière. Le coût serait d'environ 5,8 milliards d'euros annuels, selon l'Institut Montaigne cité par Les Echos.

Dernière proposition pour augmenter la rémunération, Emmanuel Macron s'est engagé à tripler le plafond de la prime qui porte son nom. Elle permet aux entreprises de verser jusqu'à 1 000 euros sans cotisations ni impôt à leurs salariés (voire 2 000 euros pour les entreprises qui disposent d'un accord d'intéressement).

Les effets pervers de la prime Macron