L’objectif du réseau social américain est d’offrir un nouveau service à ses usagers et à ses clients annonceurs en leur permettant une vente directe via Facebook Pay mais aussi de développer l'usage de monnaie virtuelle. Cette dernière ambition ne manque pas de crisper les autorités financières, notamment aux Etats-Unis.

Une nouvelle corde à son arc : Facebook veut développer des moyens de paiement sur les réseaux sociaux. Le groupe a annoncé lundi le lancement d’une division « Facebook Financial » dirigée par David Marcus, le co-créateur du projet Libra, la devise numérique du géant californien, qui a aussi été à la tête de la messagerie de Facebook, Messenger.

Avec la crise sanitaire du coronavirus, la plateforme investit aussi beaucoup sur les outils qui facilitent la consommation en ligne. L’objectif du réseau social américain est d’offrir un nouveau service à ses usagers et à ses clients annonceurs en leur permettant une vente directe via Facebook Pay. Le but est de retirer le maximum de barrières qui se dressent sur le chemin du consommateur, une fois qu'il a repéré un produit. Ce système pourrait aussi être utilisé pour faire des dons comme il est déjà possible de le faire pour son anniversaire ou avec la multiplication des cagnottes en ligne. En 2017, Facebook avait développé la possibilité d'envoyer de l'argent à ses amis via Messenger avant de stopper le projet en 2019.

Instagram et Whatsapp aussi

Le projet de devise numérique Libra date de 2019 et avait été fraîchement accueilli par les autorités américaines et européennes, soucieuses de préserver leur souveraineté monétaire. En effet, en offrant une monnaie virtuelle mondiale, simple d’utilisation, Facebook, de par sa puissance, pourrait concurrencer les monnaies nationales et même contester au dollar sa toute-puissance sur les marchés. Néanmoins, pour trouver une issue à son projet Libra, Facebook ne pourra pas passer outre les régulateurs traditionnels que sont les banques centrales.

Dans le même domaine, et en réponse aux vélléités de Facebook, la Banque de France explore depuis plusieurs mois les usages possibles d'une monnaie numérique gérée par les banques centrales quand la Chine travaille assidûment, depuis des années, sur le développement de la cryptomonnaie. Son mécanisme d'émission et de transfert pourrait reposer sur la technologie blockchain, celle sur laquelle s'appuient déjà des monnaies virtuelles comme le bitcoin.

Un système pour faciliter le paiement, checkout, est en phase de test sur Instagram et un autre devrait être testé en Inde et au Brésil sur la messagerie instantanée Whatsapp, deux branches du groupe Facebook.