L’entrée en vigueur, ce mardi, de mesures coercitives de confinement complique encore l’accès aux produits alimentaires et de première nécessité. Comment et où allez-vous pouvoir faire vos courses dans les prochaines semaines ? Voici les réponses à vos questions.

Puis-je sortir librement pour faire mes courses ?

Oui. Sortir de chez soi pour se ravitailler en nourriture - plus précisément pour « faire des achats de première nécessité dans des établissements autorisés » - figure dans la liste des déplacements dérogatoires, qui restent donc autorisés malgré la consigne général de confinement. Dans une foire aux questions publiée sur son site web, le gouvernement rappelle d’ailleurs qu’il n’y a « aucun besoin et (…) aucune raison de faire des provisions car les magasins demeurent régulièrement approvisionnés ». Dans l’immédiat, il n’y a pas, en effet, de restrictions au transit des marchandises.

La sortie toutefois n’est pas complètement libre. Il y a en effet une contrainte : porter sur vous une attestation sur l’honneur datée et signée, indiquant le motif de la sortie. Cette attestation, disponible notamment sur le site web du gouvernement, peut être imprimée et complétée, ou reproduite sur papier libre. A défaut, vous risquez une amende.

Quels sont les commerces de proximité autorisés à ouvrir ?

Dans l’immédiat, la liste des commerçants autorisés à rester ouvert n’a pas changé depuis l’annonce du confinement : il s’agit toujours de celle définie par un arrêté publié dimanche, après que le gouvernement a décidé de fermer les points de vente non essentiels.

On y retrouve notamment tous les commerces de détail alimentaires : épiceries, magasins de surgelés, boulangeries, maraîchers, boucheries, poissonneries, fromageries, etc. Les marchés font également partie de la liste. Tout comme bien sûr les supérettes, supermarchés et hypermarchés. Les animaleries et autres commerces distribuant des aliments et fournitures pour les animaux de compagnie y figurent également.

Pour ce qui est de l’hygiène et de la santé, les pharmacies restent évidemment ouvertes. Enfin, les pouvoirs publics ont choisi de faire des téléviseurs, ordinateurs, tablettes et smartphones des produits de première nécessité pendant la crise : les magasins spécialisés peuvent rester ouverts. Tout comme, de façon plus surprenante, les blanchisseries, les banques et les assureurs.

Qu’est-ce qu’un achat de première nécessité ?

Le gouvernement n’a, à notre connaissance, pas détaillé ce point. Les achats de première nécessité couvrent évidemment l’alimentation, l’hygiène et la santé, mais également les outils de communication, comme l’atteste l’autorisation d’ouverture dont bénéficient les magasins spécialisés.

Il ne s’agit pas toutefois de sortir pour faire du shopping de confort. Dans sa communication, le gouvernement précise bien, en effet, que les achats, hors alimentation, sont autorisés dans les commerces ouverts, mais « seulement en cas de nécessité ».

Dans quelles conditions les achats se font-ils ?

Avec l’annonce du confinement, les mesures de précaution prises dans les commerces vont encore monter d’un cran. Pour limiter les contacts et les risques de contagion, certaines grandes surfaces limitent à 100 le nombre de personnes pouvant faire leurs courses simultanément. Les autres doivent faire la queue à l’extérieur du magasin, en veillant à respecter une distance d’un mètre entre eux. De nombreux commerces vont également revoir à la baisse leurs horaires d’ouverture.

Faut-il opter pour les achats en ligne et la livraison ?

Avec la fermeture des magasins physiques et la crainte de la contagion, la tentation est grande en effet d’opter pour les achats à distance, la livraison et le retrait en magasins. Dans la grande distribution, ils connaissent d’ailleurs un boom sans précédent : +30% pour le drive et +70% pour la livraison à domicile, selon Nielsen.

Attention toutefois : un recours massif à ces alternatives pourrait poser problème. Déjà, certains salariés de spécialistes de la vente à distance ( à La Redoute notamment) ont fait valoir leur droit de retrait. Et les craintes montent également parmi les salariés de la Poste et des autres services de livraison, contraints de se déplacer malgré les risques. Là encore, l’heure est donc à la modération et à la limitation aux achats de première nécessité.