Profitant, lundi 14 mars, de la présentation des résultats 2015 de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, gouverneur de l'institution, a tenu à préciser les intentions de la Banque centrale européenne (BCE) dans l'évolution de sa politique monétaire : tenir l'objectif d'une « inflation à 2% » et « assurer le financement de l'économie réelle ». Il a aussi appelé à « une gouvernance économique de la zone euro, qu'il y ait ou pas Brexit ».

« Nos décisions ont été guidées par notre mandat : ramener l'inflation vers la cible de 2% à moyen terme », a rappelé François Villeroy de Galhau. Il a ajouté : « La détermination de la BCE est forte et notre panoplie d'instruments est large ». D'autant plus que l'impact de la politique de la BCE est réel : « 1% d'inflation [ndlr : avant les annonces du 10 mars 2016] sur la période 2015-2017 », a annoncé le gouverneur de la Banque de France. « Nous visons 1,8% d'inflation pour 2018 », a-t-il aussi énoncé.

Inciter les banques à prêter

Pour parvenir à cet objectif, la BCE mise sur le crédit bancaire. « Au-delà des taux négatifs, la Banque centrale agit sur le crédit bancaire. Elle agit sur les financements de marchés avec le programme d'achats élargis (QE). Enfin, elle garantit de le faire dans la durée nécessaire. »

« Notre priorité est le financement de l'économie réelle », a ajouté François Villeroy de Galhau. « L'objectif de TLTRO2 n'est pas de compenser les taux négatifs sur les banques. Il est d'inciter favorablement les banques à prêter aux entreprises et PME, comme aux ménages. Autrement dit, nous sécurisons le financement des entreprises et des ménages. Nous les protégeons contre les tensions qui seraient liées à la volatilité des marchés ».

Enfin, le gouverneur de la Banque de France appelle l'Europe « à saisir cette chance qu'offre la politique monétaire en menant les réformes qui ne peuvent plus attendre. En soutenant l'investissement privé et public, il faut relancer le plan Juncker et l'union des marchés. Et j'ai été amené à proposer une union de financements et d'investissements ». François Villeroy de Galhau appelle aussi les États européens « à avancer sur la gouvernance économique de la zone euro. Celle-ci est indispensable, qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas Brexit ». Et il conclut : « Il faut tout faire pour une politique de croissance plus active ».