Votre pension de retraite pourrait augmenter moins que l'inflation en 2025. Le gouvernement est en effet à la recherche d'économies pour freiner le dérapage des finances publiques.

Les retraités peuvent déjà se préparer à l'idée d'une baisse de leur pouvoir d'achat en 2025. Interrogé mardi sur France Inter, le ministre chargé du Budget, Thomas Cazenave, a dit être prêt à ouvrir le débat sur une sous-indexation des pensions et des autres prestations sociales dans le cadre du débat sur le projet de loi de finances 2025.

En 2022, le gouvernement a augmenté les pensions de retraite de base de 5,3% et les retraites complémentaires de 4,9%, en réponse à l'inflation. Cette revalorisation a coûté plus de 14 milliards d'euros à l'État, rappellent Les Echos.

Des économistes et experts avaient critiqué cette décision, suggérant que limiter la progression des pensions aurait pu réduire les dépenses de l'État. François Ecalle, ancien magistrat à la Cour des comptes, avait estimé qu'une sous-indexation d'un point sur le régime de base aurait pu économiser 2,7 milliards d'euros.

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10 milliards d'euros d'économies

Le contexte économique actuel, marqué par une révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2024 (à 1%) et des attentes réduites en matière de recettes budgétaires, a poussé le gouvernement à annoncer dimanche la nécessité de réaliser 10 milliards d'euros d'économies sur le budget de l'État pour 2024.

Bien que la Sécurité sociale ne soit pas immédiatement concernée par ces réductions budgétaires, l'exécutif prévoit déjà 6 milliards d'euros d'économies dans ce secteur pour l'année prochaine, et un objectif global de 12 milliards d'euros d'économies en 2025 pourrait être revu à la hausse.

Une sous-indexation polémique

En 2019, le gouvernement d'Edouard Philippe avait déjà opté pour une sous-indexation des prestations sociales pour limiter le déficit public. Une telle mesure, si elle était adoptée, susciterait probablement de vives réactions.

En effet, une sous-indexation des prestations sociales aurait un impact notable sur les personnes les plus vulnérables. Daniel Goldberg, président de l'Uniopss (une union d'acteurs non lucratifs dans la solidarité), a exprimé ses inquiétudes concernant l'augmentation de la pauvreté, affectant tant les personnes déjà en difficulté que de nouveaux publics. Il a souligné que, bien que l'inflation puisse diminuer, les prix restent élevés, affectant davantage les personnes disposant de moins de moyens.

Si le gouvernement décide de sous-indexer les pensions, il peut aussi atténuer la portée de la mesure et la moduler avec par exemple une revalorisation en-deçà de l'inflation pour les retraites supérieures à 2 000 euros par mois.

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