Vous fêtez votre départ à la retraite, mais vous n'avez pas immédiatement besoin de débloquer votre Plan d'épargne retraite ? Rien ne vous y oblige. Vous pouvez même continuer à déduire vos versements pour réduire votre impôt sur le revenu pendant plusieurs années.

Question de Pierre-Paul, en décembre 2021

« Je viens de lire qu'il existerait une limite d'âge pour bénéficier de la réduction d'impôt avec un PER, qui se calculerait ainsi, à partir de l'espérence de vie de 86 ans : 86 - 15 = 71 ans. Est ce exact ? »

Non, ce n'est pas tout à fait exact. La règle à laquelle vous faites référence, Pierre-Paul, est celle qui s'applique au Perp, produit désormais fermé à la commercialisation, au bénéfice du Plan d'épargne retraite (PER). Pour le Perp, une limite d'âge se calcule effectivement sur la base de l'espérence de vie du détenteur, en y retranchant 15 ans. Elle fait office d'âge limite de souscription, et de date limite de dénouement. Par extension, elle limite aussi le bénéfice de la déduction fiscale.

Et pour le PER ? « Il n'y a pas de dénouement automatique », répond Mélanie Benayoun, consultante chez Fidroit. Donc, aucune limite d'âge, ni pour la souscription, ni pour le dénouement, ni pour profiter de la déduction fiscale : « Ce n'est pas indiqué dans la loi, développe Mélanie Benayoun, ni dans le Code monétaire et financier, ni dans le Bofip-Impôts [bulletin rassemblant toute la documentation fiscale, NDLR]. » Dans les textes réglementaires, la date limite que vous évoquez, 15 ans avant l'espérance de vie du titulaire, n'existe donc pas pour le PER.

Mais cette absence de limite réglementaire n'exclut pas l'existence d'une limite contractuelle, fixée elle par l'assureur ou gestionnaire du plan. Or, le plus souvent, « les assureurs ont inscrit une date limite de souscription dans le contrat, ou indiqué une date limite de versement en capital, ou encore une date limite de conversion en rente ». En clair, la réglementation encadrant le PER étant très souple, ce sont les assureurs qui fixent eux-mêmes leurs propres « garde-fous ».

Jeunes retraités : faut-il continuer à verser sur le PER ?

Il est donc possible de continuer à verser sur votre PER, même après avoir largement dépassé l'âge de la retraite. Et libre à vous de reculer au maximum le moment où vous commencez à retirer le capital, ou à transformer l'épargne en rente, selon les limites fixées par l'assureur évidemment.

Mais est-ce vraiment intéressant pour un ou une jeune retraitée de continuer à verser sur un PER afin de déduire ces versements du revenu imposable ? Pourquoi pas, répond Mélanie Benayoun, de Fidroit : « Si vous avez un TMI [tranche marginale d'imposition, soit le taux qui s'applique à la partie haute de vos revenus, NDLR] de 30% ou 41%, même après votre départ en retraite, cela peut être intéressant. »

Reste une limite de taille : l'absence de revenus d'activité, à la retraite, ce qui réduit de fait le montant déductible chaque année, puisque le plafond personnalisé correspond à 10% des revenus d'activité du contribuable. En l'absence de revenus professionnels, c'est le plafond annuel minimium qui s'applique, soit 4 052 euros pour 2021 et 2022. Un doute ? Ce plafond apparaît sur votre avis d'imposition, ou peut être réclamé par messagerie sécurisée sur impots.gouv.fr, ou encore auprès du centre des finances publiques le plus proche de chez vous.

Epargne : comment réduire vos impôts avec le PER

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