Rétablissement de l'ISF, réindexation des retraites, meilleure progressivité de l'impôt sur le revenu, suppression de la hausse de la CSG... Les députés ont égrené les mesures fiscales dans la nuit de mardi à mercredi, lors de la poursuite des débats sur le grand débat à l'Assemblée.

Après la question de la transition écologique, les élus du palais Bourbon se sont attelés au thème « fiscalité et dépenses publiques », celui ayant suscité le plus l'intérêt des Français avec 186.699 propositions sur le site du grand débat.

Les idées ont fusé dans un hémicycle très clairsemé ceci sans mesure annoncée par l'exécutif. « Il n'y aura aucune proposition ce soir » parce que « nous attendons encore la restitution des propositions des Français », a prévenu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en exposant toutefois « trois principes ».

« Les impôt doivent baisser »

« Les impôt doivent baisser (...) notamment pour les classes moyennes modestes », a-t-il expliqué, ajoutant que cette baisse doit être « financée par la baisse de la dépense publique. » Il a par ailleurs marqué son « refus d'un big bang fiscal » qui risquerait de provoquer « le chaos et une augmentation des impôts pour des millions de Français ». Bénédicte Peyrol, cheffe de file des députés LREM de la commission des Finances, a plaidé pour s'assurer que la dépense publique soit « bien pensée ». Elle a indiqué qu'une proposition de loi sera déposée par la majorité pour passer en revue les « observatoires, agences et organismes parapublics dont on peut questionner parfois la valeur ajoutée ».

Eric Woerth (LR) a reproché à l'exécutif de ne s'être « jamais remis en question » et dénoncé des « transferts massifs de charges entre contribuables ». Parmi ses suggestions : une baisse de « 10% des deux premières tranches de l'impôt sur le revenu », « la suppression de la hausse de la CSG pour tous les retraités » et la réindexation des pensions de retraites sur l'inflation « dès cette année ». Lise Magnier (UDI-Agir) a proposé d'explorer d'autres pistes comme une « évaluation de l'efficacité des niches fiscales », tout en déplorant actuellement une « bougeotte fiscale ».

Les oppositions de gauche ont toutes réclamé le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), l'une des principales demandes des « gilets jaunes ». La suppression de cet impôt, favorable « aux Français les plus riches » n'est « pas acceptable quand on demande des efforts à tous les autres », a estimé l'Insoumis Adrien Quatennens.

Le patron du PCF Fabien Roussel a proposé de créer une « journée du patrimoine des plus riches de France » en leur demandant de donner « une journée de leur fortune » pour un meilleur partage des richesses. « Ce débat aurait pu être intéressant si nous avions une synthèse de toutes les remontées et si le gouvernement avait mis sur la table ses propres propositions... », a déploré quant à elle la cheffe de file du groupe PS Valérie Rabault.

Les débats reprendront mercredi avec les deux dernières thématiques « démocratie et citoyenneté » et « organisation de l'Etat et des services publics ».