Neuf organisations de retraités, qui devaient être reçues jeudi en fin d'après-midi à l'Elysée, ont plaidé pour une revalorisation des pensions, gelées depuis 2013, pour mettre fin à une situation qu'elles jugent « catastrophique ».

Il est « inacceptable qu'aucune revalorisation des pensions ne soit intervenue depuis le 1er avril 2013 », a déclaré Didier Hotte, secrétaire général adjoint de l'Union confédérale des retraités - Force Ouvrière, lors d'une conférence de presse à Paris. Les neuf organisations de retraités (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-Retraités, UNIRS-Solidaires, FGR-FP, LSR et UNRPA) devaient être reçues en fin d'après-midi à l'Elysée par le conseiller social de François Hollande, Michel Yahiel.

La revalorisation des pensions est indexée sur l'inflation, quasi nulle cette année. C'est pourquoi mécaniquement les retraites n'ont pas bougé au 1er octobre : « les pensions vieillesse du régime général sont revalorisées du coefficient de 1,001 », indique ainsi une circulaire du ministère des Finances et du ministère des Affaires sociales dont l'AFP s'est procurée copie.

Relèvement de 8 euros du minimum vieillesse

Dans son projet de loi de finances (PLF), le gouvernement a annoncé mercredi avoir revu légèrement à la hausse le niveau de l'inflation pour 2015, à +0,1% contre 0% attendu jusque-là. Pour 2016, le niveau de l'inflation est maintenu à 1%. Dans le cadre de son plan de 50 milliards d'économies d'ici à 2017, le gouvernement avait décidé en 2014 le gel des pensions de retraite jusqu'en octobre 2015 (1,3 milliard d'euros d'économies escomptées), épargnant les retraités modestes, sous le seuil de 1.200 euros.

La très faible inflation s'était toutefois traduite pour ces derniers par une revalorisation nulle. Devant les protestations, le gouvernement avait décidé une prime exceptionnelle pour les petites retraites et le relèvement de 8 euros du minimum vieillesse.

Il y a une « érosion du niveau de vie », constate Jean-Pierre Floret, de l'UCR-CGT. « De nombreux retraités font aujourd'hui vivre leurs parents, mais aussi leurs enfants et petits-enfants », souligne-t-il. « La situation devient catastrophique », estime Francisco Garcia, de l'UNRPA. L'été dernier, les organisations de retraités ont lancé une pétition qui a recueilli, selon elles, plus de 3.000 signatures en ligne et quelque 50.000 signatures manuscrites.