Le ministre du Travail, Michel Sapin, a vu mercredi dans le constat alarmant sur le financement des retraites réalisé par le comité d'orientation éponyme (COR) la démonstration de l'inefficacité des réformes engagées par Nicolas Sarkozy.

« La principale question, c'est à quoi ça a servi de faire ce qui a été fait, qui a été brutal, qui a été très injuste, dont on nous avait dit, Nicolas Sarkozy le premier, que ça permettrait de rééquilibrer le régime de retraite à l'horizon 2020 ? », a déclaré Michel Sapin, lors de « Questions d'Info » LCP/FranceInfo/LeMonde/AFP. « On voit qu'aujourd'hui ces réformes injustes et brutales de la retraite n'ont pas permis d'équilibrer. Nous l'avions dit à l'époque et on ajoutait immédiatement : c'est inefficace ».

Le COR a estimé dans un document que le déficit des retraites, tous régimes confondus, devrait atteindre entre 20 et 25 milliards d'euros d'ici 2020 si rien n'est fait. « Ces chiffres, ils étaient déjà inscrits dans les prévisions du comité d'orientation des retraites. On savait bien qu'il ne suffisait pas d'être brutal et injuste comme c'était le cas pour arriver à trouver une réforme équilibrée et durable », a commenté Michel Sapin.

Les propositions repoussées à l'été 2013

Questionné sur les pistes du gouvernement pour redresser la situation, le ministre a éludé en évoquant la méthode mise en place. Il a expliqué qu'un « comité » avait été mis en place pour travailler « aux différents scénarii permettant le retour à l'équilibre ». Ses travaux seront transmis au gouvernement « en janvier ». Ensuite, experts, partenaires sociaux les étudieront. « Nous tenons notre calendrier. Et d'après ce calendrier, vers la mi-année prochaine, à l'été prochain, nous aurons un état des lieux, des hypothèses, une concertation qui permettront de prendre les décisions », a ajouté le ministre, qui a promis que des décisions seraient prises avant la fin de l'année. « C'est la feuille de route », a-t-il dit.

Comme on lui demandait si la retraite par point pouvait être une solution, Michel Sapin a répondu : « Il ne faut pas s'interdire de réfléchir à cela ». Il a tenu à prévenir qu'une « réforme en profondeur, elle ne règl(ait) pas le problème immédiat ». « La réforme en profondeur, c'est celle qui a un effet quand on est au bout d'une génération ».