Le ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire Benoît Hamon a indiqué jeudi que l'ensemble du système des retraites, notamment l'âge de départ à taux plein à 67 ans, serait « mis sur la table dans les prochaines semaines ».

Sur France Inter, Benoît Hamon a qualifié le dispositif de départ à 60 ans, présenté la veille par le gouvernement, de « très bonne nouvelle pour 110.000 salariés ». « C'est une reconquête sociale », a-t-il estimé. « Si la situation économique l'avait permis on aurait toujours pu faire plus dans l'absolu. Aujourd'hui nous avons une réforme financée », une « réforme de justice sociale » et de « progrès social », a-t-il dit. « La réalité économique nous amène aujourd'hui à poser la question du financement du système de retraite dans la négociation sociale. Nous l'aborderons, nous aborderons toutes les questions, tout sera sur la table (...) ».

Concernant le cœur de la réforme Sarkozy, « nous avions dit que le recul de l'âge légal, l'allongement de la durée de cotisation, les conditions du financement de cette réforme, le fait que les revenus du capital n'étaient mis à contribution que de manière très marginale, que tout ça a amené non seulement à ce que notre système ne soit pas équilibré mais que de surcroît on faisait peser l'effort sur les salariés ». « Que ce soit la question des 67 ans (...), qui touche beaucoup les femmes, cette question sera discutée tout sera discuté, tout sera mis sur la table. (..) », a poursuivi Benoît Hamon.

« Il y a de la marge »

En attendant, le gouvernement a « une feuille de route assez simple : oui, nous voulons reprendre la marche du progrès social, mais nous ne pouvons le faire que dans le cadre d'un contexte économique qui doit nous amener aussi à être vertueux sur le plan du respect des grands équilibres, mais il y a de la marge ».

Interrogé sur l'allongement mécanique des durées de cotisations prévus dans la loi votée en 2010, le ministre délégué a estimé que « la loi est celle là. (...) Nous discuterons, tout sera sur la table ». « Nous discuterons de la concomitance de cet allongement de la durée de cotisation, le fait qu'il soit aujourd'hui indexé sur l'espérance de vie, les décotes, tout cela sera discuté dans les semaines qui viennent ».