Le gouvernement fera bien des "propositions complémentaires" dans le cadre de la réforme des retraites, destinées notamment à mieux recenser la pénibilité, a confirmé le ministre du Travail mardi, jour de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres.

Eric Woerth redit dans un entretien à Capital.fr que la notion de pénibilité doit « rester individuelle » car « tous les salariés ne vivent pas de façon identique leur travail ». « Pour autant, nous ferons des propositions complémentaires. Il faut notamment améliorer notre dispositif de recensement de la pénibilité subie par les salariés tout au long de leur vie active », ajoute le ministre.

20% d'incapacité : « un bon équilibre » 

Mais, interrogé sur une éventuelle suppression du seuil de 20% d'incapacité permettant de partir à 60 ans, le ministre estime qu'il « constitue un bon équilibre ». Au total, avec la prise en compte de la pénibilité et avec le dispositif « carrières longues » permettant à ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans de continuer à partir avant l'âge légal, « ce seront 100.000 départs à la retraite sur les 700.000 départs annuels qui se feront toujours à 60 ans », fait valoir M. Woerth.

Il confirme aussi « travailler » sur les « carrières longues » et les « polypensionnés » qui dépendent de plusieurs régimes de retraite et peuvent de ce fait être pénalisés dans les modalités de calcul de leur pension. M. Woerth se dit également opposé à l'inscription dans la loi d'un nouveau report de l'âge légal au-delà de 62 ans, estimant que « ce serait un signal négatif envoyé aux Français ».

Rachats de trimestre : « un point que nous regardons »

A la question de savoir s'il compte trouver de nouvelles recettes que celles déjà annoncées, M. Woerth répond par la négative. « Ce n'est pas prévu », dit-il, se refusant à « alourdir encore les charges des entreprises ». Il se dit également opposé à « appliquer une politique de quotas » pour obliger les entreprises à embaucher plus de seniors.

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Interrogé sur le rachat de trimestres par des salariés, rendu inutile par la réforme, Eric Woerth indique que « c'est un point que nous regardons ». Enfin, une nouvelle fois, le ministre affirme ne pas être « affaibli » par l'affaire Bettencourt et que « rien ne (l') empêchera de mener à bien la réforme des retraites ».