Un texte de loi sur la réforme des retraites sera déposé par le gouvernement au parlement "au début du mois de septembre", a annoncé lundi Nicolas Sarkozy à l'issue du sommet social.

Prenant la parole à l'issue de sa rencontre à l'Elysée avec les partenaires sociaux, le chef de l'Etat a indiqué que "compte-tenu du temps que les mesures que nous prendrons mettront à produire leur plein effet, si nous voulons sauver le système de retraite, nous ne pouvons plus différer les décisions".

"Ces décisions seront donc prises au début de l'automne sous la forme d'un texte que le gouvernement déposera sur le bureau des deux assemblées", a précisé le président.

Il a ensuite détaillé le calendrier. "Nous allons donc attendre la remise du rapport du COR" (Conseil d'orientation des retraites). Sur la base de ce rapport publié au début du mois d'avril, Xavier Darcos et Eric Woerth, pour la partie publique, entameront des négociations avec les partenaires sociaux. Ces négociations se dérouleront aux mois d'avril, mai, juin, éventuellement août si nécessaire et, au début du mois de septembre, le gouvernement prendra ses responsabilités et déposera un texte. Ce qui fait que la question de la pérénité de nos systèmes de retraites sera réglé à l'automne prochain".

"En aucun cas, je n'accepterai que soit remis en cause le principe de la retraite par répartition, pas plus que je n'accepterai que l'on diminue les pensions des retraités", a souligné le chef de l'Etat.

M. Sarkozy a salué le "climat sérieux et responsable" du sommet. "Nous avons pu élaborer une méthode de discussion et un calendrier pour les mois à venir. Les réformes vont continuer parce que la France en a besoin", a-t-il dit.

"Il y a des rendez-vous qu'on ne peut pas différer", a-t-il insisté.

Plusieurs dirigeants syndicaux avaient eux aussi, à la sortie de la réunion, parlé d'un projet de loi sur les retraites présenté "au mois de septembre", se réjouissant que le texte ne soit pas introduit pendant l'été, mais s'inquiétant néanmoins d'un calendrier serré.

"Ce qui nous inquiète, quand même, c'est que le projet de loi devra être sur la table en septembre", avait déclaré le président de la CFTC Jacques Voisin.

Selon le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, "l'engagement qu'il n'y ait pas de réforme cet été est une bonne chose, mais c'est quand même un calendrier assez restreint", car le projet de loi viendrait "en septembre". "Si les discussions ne sont pas arrivées au bout sur le fond, il serait bien qu'on puisse prolonger le débat d'un mois ou deux", avait-il observé.

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La présidente du Medef Laurence Parisot avait évoqué "la fin de l'été". "L'objectif est, si possible, d'obtenir un consensus. Nous, nous pensons que c'est possible".

Jean-Claude Mailly (FO) avait souligné "l'engagement du président" à ce qu'il n'y ait "rien en juillet-août".

Selon Bernard Thibault, "les choses vont tout de même aller relativement rapidement", donc "il ne faut pas perdre de temps" pour mobiliser les salariés.

Enfin, le président de la CFE-CGC Bernard Van Craeynest a noté la volonté du gouvernement et du chef de l'Etat de "dépassionner le débat sur les retraites".

A propos des chômeurs en fin de droits, M. Sarkozy a affirmé qu'"on ne peut pas lutter contrer l'exclusion par l'assistance uniquement". La solution "serait une formation pour ceux qui le peuvent, une allocation avec une contrepartie pour les autres", a-t-il suggéré.