"Vouloir régler le dossier des retraites avant juillet n'est pas acceptable", a mis en garde dimanche le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly, une semaine avant le sommet social réunissant les partenaires sociaux le 15 févier à l'Elysée.

"Il y a dans ce dossier deux points essentiels: un problème de financement que personne ne nie et un choix de modèle de société", a-t-il ajouté sur le plateau de France 5, avant de rejeter à nouveau vigoureusement toute idée de recul de l'âge légal de retraite.

"Il s'agit d'une ligne rouge à ne pas franchir, que l'on augmente la durée de cotisation ou que l'on repousse l'âge à 62 ou 63 ans", a prévenu le dirigeant syndical.

Selon Le Figaro de samedi se fondant sur "plusieurs sources" non citées, Nicolas Sarkozy souhaite arbitrer sur la réforme des retraites dès juin en faisant voter une loi courant juillet qui combinerait allongement de la durée de cotisation et report de l'âge légal de la retraite.

Outre les retraites, pour M. Mailly, l'autre "ligne rouge" concerne "la casse du système de la Fonction publique", a-t-il dit, parlant de "vieille recette classique pour diviser les gens du public et du privé".

Concernant la question des chômeurs en fin de droit "dont 400.000 seraient sans rien en 2010", M. Mailly a dénoncé "le jeu de la patate chaude".

"Il y a des responsabilités qui relèvent des partenaires sociaux en matière d'indemnisation (...) mais l'Etat doit intervenir aussi", a-t-il expliqué, citant l'allocation spécifique de solidarité "dont il faut élargir les conditions d'attribution" et l'allocation équivalent retraite.

"Nous sommes prêts à ce que l'Unedic mette de l'argent sur la table, mais l'Etat doit aussi mettre de l'argent, ce serait incroyable que l'on n'y arrive pas", a-t-il estimé.

Jean-Claude Mailly a justifié l'absence de son organisation lundi à la réunion intersyndicale CFDT, CFE-CGC, FSU, Unsa (autonomes) et Solidaires préparatoire au sommet à l'Elysée en disant "ne pas vouloir privilégier le contenu au contenant".

"Si c'est pour définir un agenda, on n'a pas besoin de faire du cinéma là-dessus", a-t-il expliqué", ajoutant qu'"une intersyndicale ce n'est pas une institution c'est quelque chose de ponctuel", mais précisant que l'unité syndicale reste "indispensable" sur les dossiers à aborder avec Nicolas Sarkozy.