Le rythme d'évolution des dépôts à vue dans les banques en France a fortement ralenti en avril. Un mouvement essentiellement attribuable à certaines institutions financières et non aux particuliers, dont les dépôts, notamment sur les comptes sur livret, ont augmenté.

Selon des chiffres publiés mercredi par la Banque de France, le taux de croissance sur trois mois annualisé (*) des dépôts à vue, chiffre qui témoigne le mieux des évolutions les plus récentes, s'affiche à -11,8% en avril. Un niveau jamais vu depuis 19 ans que l'institution publie cet indicateur. Ce taux était encore de 16,3% en mars et de 18,7% en février.

Pour la Banque de France, ce coup de frein est « lié pour partie à une baisse des dépôts à vue de certaines institutions financières (entreprises d'investissement notamment) » et donc pas lié au comportement des particuliers. « Les dépôts à vue des ménages ont augmenté de 10 milliards d'euros en mars et avril 2012, soit une augmentation de 3% sur les deux derniers mois », a indiqué l'institution.

Les dépôts à vue atteignaient fin avril 563,7 milliards d'euros, en légère baisse par rapport aux 566,1 milliards de fin mars mais en hausse de 4,2% par rapport au niveau d'avril 2011.

Les comptes sur livret font toujours recette

Dans une moindre mesure, le ralentissement est aussi marqué pour les dépôts à terme dont l'échéance est inférieure ou égale à deux ans, avec un taux de croissance sur trois mois annualisé de 0,8% contre 4,8% en mars et 6,5% en février. Sur l'année, ils restent néanmoins en forte hausse de 15,3%. En revanche, les comptes sur livrets connaissent eux une accélération, avec un taux de croissance sur trois mois annualisé de 9,9%, contre 8,9% en mars et 7,8% en février.

Quant aux « autres dépôts à court terme », ils conservent une croissance soutenue, avec un taux de croissance sur trois mois annualisé de 7,8%, contre 8,0% en mars.

(*) Le taux de croissance trimestriel annualisé consiste à prendre le rythme d'évolution sur les trois derniers mois et à en faire une projection sur l'année. Il s'agit donc d'une projection et non d'une évolution réelle.