Face à « l'explosion des prix de l'énergie », l'association de consommateurs CLCV jugent les diverses aides habituelles et exceptionnelles « insuffisantes pour les ménages ». D'où cette proposition de tripler le chèque énergie, avec un montant maximal de 600 euros ! La demande est envoyée à Bercy.
« Revaloriser le chèque énergie pour 2023 de 200 à 600 euros en fonction des revenus et élargir la population concernée par ce dispositif » : voici la demande que la CLCV envoie ce lundi 14 novembre au ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire. L'association de consommateurs fait ici bien référence au chèque énergie 2023, l'aide annuelle et habituelle versée au printemps, et non au chèque exceptionnel prévu pour la fin décembre, ni au chèque fioul du mois de novembre, ni à la potentielle prime chauffage au bois.
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Le chèque énergie version annuelle et traditionnelle est prévu pour avril 2023. Le montant de l'aide varie de 48 euros à 277 euros, selon votre revenu fiscal de référence (RFR) et la composition de votre foyer.
Chèque énergie : le barème 2023
RFR/UC < 5 700 € | 5 060 € < RFR/UC < 6 800 € | 6 800 € < RFR/UC < 7 850 € | 7 850 € < RFR/UC < 11 000 € | |
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1 UC | 194 € | 146 € | 98 € | 48 € |
1 à 2 UC | 240 € | 176 € | 113 € | 63 € |
2 UC et plus | 277 € | 202 € | 126 € | 76 € |
« Le coût du chauffage est actuellement de 1 200 à 2 000 euros par an, avec une aggravation de 15% en 2023 »
Un montant insuffisant pour la CLCV : « Non, 48 euros par an de chèque énergie ne permettent pas de payer sa facture de chauffage pour un célibataire ayant un revenu de 900 euros par mois. Non, 276 euros par an ne permettent pas de payer sa facture de chauffage pour une famille monoparentale avec 2 enfants et un revenu de 840 euros par mois. Le coût du chauffage est actuellement de 1 200 à 2 000 euros par an, avec une aggravation de 15% en 2023. »
La CLCV relève certes les « mesures exceptionnelles prises par le gouvernement en 2022 », mais y voit la preuve de « l'importante vulnérabilité financière de 40% de la population française » : « Beaucoup de consommateurs doivent choisir : manger ou se chauffer, poursuit la CLCV. Pour les personnes ayant des revenus inférieurs à 2 000 euros par mois, certaines consacrent 60% de leur budget aux dépenses essentielles (logement, transport, énergie), et ne supportent plus l'inflation de 15% à 20% sur la nourriture. »
Benoît LETY
Benoît LETY suit principalement les thématiques impôt, retraite, salaire, aides sociales et épluche chaque semaine les questions de lecteurs. Tout... Lire la suite
© MoneyVox / BL / Novembre 2022