Les tarifs réglementés d'EDF vont flamber de 5,9% à partir du 1er juin. C'est la plus forte hausse depuis 20 ans qui va faire mal au portefeuille de 25 millions de ménages.

Celle-là, les 25,3 millions de clients du tarifs bleu d’EDF vont la sentir passer. Dans les cartons depuis janvier, la hausse des tarifs réglementés interviendra finalement à partir du 1er juin. Ils vont grimper de près de 5,9%, soit la plus forte hausse depuis 20 ans ! Résultat, un surcoût annuel moyen de 85 euros pour les particuliers se chauffant à l’électricité et de 25 euros pour les ménages utilisant une autre source d'énergie.

Cette hausse aurait dû s’appliquer plut tôt, mais le gouvernement avait décidé de la geler face à la colère des Gilets jaunes. Son application est ainsi censée compenser l'augmentation des cours sur les marchés de gros. Pas encore mise en œuvre, cette revalorisation des tarifs fait polémique.

« C’est quand même une hausse lourde pour les consommateurs. Elle interviendra l’été quand la consommation d’énergie est plus faible mais il y aura un hiver après l’été et ça va être un peu plus lourd sur les foyers en situation de précarité qui ont les logements les moins bien isolés », a dénoncé le médiateur de l’Energie Jean Gaubert. Les associations de consommateurs voient rouge aussi.

La CLCV et l’UFC-Que Choisir vont déposer un recours devant le Conseil d’Etat pour tenter de faire annuler cette décision qu'ils jugent « injuste et anormale ». « Les coûts d'EDF n'augmentent que de 3%, or la hausse totale est de 6%. La moitié de la hausse n'a rien à voir avec l'augmentation des coûts d'EDF. C'est simplement que les opérateurs alternatifs n'ont pas accès autant qu'ils le voudraient au nucléaire et augmentent leurs coûts, et que donc en compensation, pour que la concurrence puisse continuer de survivre, on augmente de 6% au lieu d'augmenter de 3% le tarif de l'électricité d'EDF », a dénoncé hier sur franceinfo, François Carlier, délégué général de la CLCV.

EDF et le gouvernement se refilent la patate chaude

Du côté d’EDF, on plaide non coupable. Cette semaine, son PDG, Jean-Bernard Lévy, fustigeait le montant des taxes qui représentent tout de même 37% du montant d'une facture d'électricité. Le ministre de la Transition Ecologique l’a renvoyé dans ses cordes pointant la dérive des « coûts de production » d'EDF et de ses « coûts salariaux ». « Tous les ans, la Cour des comptes dénonce le fait qu'à EDF, les salariés ne paient que 10% du prix de l'électricité », a taclé François de Rugy.

En attendant, ce sont les consommateurs qui trinquent. Et une nouvelle hausse de 1% en août se profile en raison des coûts liés au transport de l'électricité. Mais il existe une parade pour les ménages : la concurrence. Ces hausses répétées pourraient bel et bien les inciter à aller voir ailleurs avec des ristrounes possible supérieures à 10% par rapport au tarif réglementé.

L’UFC-Que Choisir vient d'ailleurs de relancer, cette semaine, un achat groupé d’électricité et de gaz pour réduire la facture d’énergie des foyers. Selon les derniers résultats de l'Observatoire des marchés de détail, 7 158 000 foyers ont déjà choisi un opérateur alternatif, soit plus de 20% des 32,7 millions d'abonnés à l'électricité.