Selon le rapport annuel de l'Apec, 46% des cadres français ont reçu une augmentation de salaire en 2021. Si les disparités de genre persistent, le salaire des travailleurs les plus jeunes repart à la hausse après une baisse historique en 2020. Cependant, la rémunération est dans le même temps devenue un sujet d'insatisfaction dans cette catégorie professionnelle.

Une année faste pour certains : 46% des cadres ont reçu une augmentation en 2021, soit une hausse de 38% par rapport à 2020. Et cette proportion pourrait encore augmenter en 2022, selon le baromètre annuel de la rémunération des cadres publié ce jeudi par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) et relayé par l'AFP.

En 2021, la proportion de cadres augmentés a quasi égalé celle de 2019 (48%). Leur rémunération annuelle brute médiane a ainsi atteint 51 000 € (contre 50 000 € en 2020). Ce niveau avait stagné entre 2018 et 2020. Ce chiffre cache cependant de fortes disparités de genre, note l'Apec dans son rapport.

Les femmes toujours moins bien payées

Fin 2021, la rémunération annuelle brute des hommes cadres se situait à 54 000 €, contre 47 000 € pour les femmes cadres. Cet écart de 15% est stable depuis plusieurs années. À profil et poste équivalents, l'écart est de 7,4% (il oscille entre 7 et 8% depuis de nombreuses années).

Les jeunes cadres ont été 62% à être augmentés l'an dernier. La situation s'est nettement améliorée pour les cadres les plus jeunes (moins de 30 ans) : leur rémunération avait baissé en 2020 pour la première fois en dix ans. En 2021, « la situation semble revenue à la normale », souligne l'Apec.

Le salaire, un point grandissant d'insatisfaction

Pour 2022, la part de cadres augmentés devrait atteindre « un niveau historiquement élevé », dans un contexte inédit de tensions sur le recrutement et d'inflation. Interrogés en mai 2022, 41% des cadres indiquaient avoir déjà perçu une augmentation et 18% pensaient en percevoir une d'ici la fin de l'année. « Le niveau record de 51% de cadres augmentés de 2018 pourrait être dépassé », prévoit l'Apec.

Malgré cela, la rémunération est devenue en mai dernier l'un des principaux sujets d'insatisfaction des cadres, notamment chez les moins de 35 ans. L'insatisfaction concernant la rémunération progresse aussi chez les 35-54 ans mais reste stable chez les plus âgés.