Si les Français sont de plus en plus nombreux à avoir entendu parler des cryptomonnaies, les NFT restent à ce jour un placement confidentiel, seulement connu d'une poignée de jeunes initiés. La tendance pourrait toutefois s'inverser au cours des prochaines années.

Les cryptomonnaies n'ont pas fini de faire parler d'elles. Selon une enquête réalisée par l'Ifop (1) pour le compte de Cointribune, leur notoriété progresse rapidement. Vous êtes aujourd'hui plus de 82% à les connaître, contre à peine 58% en février 2021. Et seule une poignée d'irréductibles (12%) n'ont jamais entendu parler du bitcoin.

Après avoir atteint son plus haut historique le 12 novembre dernier, à 69 000 dollars, la reine des cryptomonnaies a vu son cours chuter de près de moitié et s'échange aujourd'hui pour 44 000 dollars. Pas de quoi inquiéter les connaisseurs qui, pour 41% d'entre eux, s'attendent à une hausse des monnaies numériques en 2022.

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1 Français sur 4 prêt à payer en bitcoin

Si pour 79% des répondants, les cryptomonnaies sont un produit purement spéculatif, certains y voient un nouveau mode de paiement. Près d'un quart des sondés (24%) se disent ainsi prêts à effectuer une transaction en bitcoin. Et une minorité d'entre eux (15%) accepteraient même d'être payés en bitcoin.

Pourtant, dans les faits, rares sont ceux qui ont déjà sauté le pas. Et ce, alors même que plusieurs e-commerçants acceptent déjà les paiements en cryptomonnaie, à l'image de Grégory Perrachon, président de la plateforme Donga. « Cela fait 2 ou 3 ans que nous acceptons les paiements en bitcoins et autres cryptos comme le litecoin et l'ethereum. Nous les avons acceptés car il n'y a pas de raison de ne pas accepter un paiement qui a de la valeur. En revanche, il faut bien l'admettre, ces paiements en cryptos sont exceptionnels », confiait-il à MoneyVox.

« Si les cryptomonnaies sont encore majoritairement considérées comme des phénomènes de mode ou spéculatifs », explique Guillaume Moret-Bailly, directeur du développement de Cointribune, « c'est parce que leur médiatisation se fait essentiellement sur les cours. Mais au-delà de ces effets d'annonce, le marché se structure jour après jour, un véritable écosystème se construit ».

Pour l'expert, « le parallèle peut être fait avec les débuts d'Internet : ce qui est au départ une affaire d'initiés, se démocratise petit à petit au travers des usages qui en sont faits et mis à la portée du grand public, sans que ce dernier n'ait besoin de tout comprendre du processus technique ».

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Les NFT restent méconnus

Plus récents, les NFT (pour non-fungible tokens, ou jetons non-fongibles) demeurent en revanche assez confidentiels. Un Français sur quatre a déjà entendu parler de ces titres de propriété numérique adossés à la blockchain. Mais seuls 8% comprennent de quoi il s'agit, et ils ne sont qu'une infime minorité (3,5%) à avoir déjà acheté des NFT.

Les plus jeunes, par contraste, semblent plébisciter ces actifs d'un nouveau genre : 45% des 18-34 ans qui connaissent les NFT ont déjà investi, ou se déclarent prêts à le faire. Parmi les sondés, 57% estiment que le marché des NFT va continuer à se développer. Malgré tout, rares sont ceux qui considèrent les NFT comme un placement fiable à long terme, et près de 62% des moins de 34 ans voient dans les NFT un produit avant tout « ludique ».

Le marché des NFT, quasi inexistant il y a un an, pèse aujourd'hui plus de 40 milliards de dollars, selon la plateforme Chainalysis. En 2021, les recherches Google à propos des NFT avaient d'ailleurs dépassé celles sur le bitcoin, signe d'un fort intérêt pour ce nouveau marché.

(1) Étude Ifop pour Cointribune.com réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 24 janvier 2022 auprès d'un échantillon de 2 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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