La récession liée à la pandémie de coronavirus va provoquer une baisse des recettes fiscales de 42,7 milliards d'euros cette année en France, selon le texte du deuxième projet de loi de finances rectificative obtenu mercredi par l'AFP.

« La prévision est ainsi revue à la baisse de 32 milliards d'euros par rapport à la précédente loi de finances rectificative », adoptée en mars, précise le document. Ce deuxième projet de budget rectificatif, présenté ce mercredi en conseil des ministres, table sur une durée de confinement de huit semaines, comme annoncé par le président de la République lundi. Il intègre de nouvelles mesures de soutien à l'économie, le recul anticipé du produit intérieur brut (PIB) étant désormais de 8%.

12,8 milliards d'euros de moins pour l'impôt sur les sociétés

Dans le détail, les recettes qui baisseraient le plus seraient celles de l'impôt sur les sociétés, en chute de 12,8 milliards d'euros par rapport aux sommes inscrites dans la première loi de finances rectificative.

Les recettes de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) diminueraient de 9,1 milliards d'euros du fait notamment du recul de la consommation des ménages, tandis que les recettes de l'impôt sur le revenu baisseraient de 4,6 milliards, la taxe sur les carburants (TIPCE) de 1,5 milliard et les autres taxes de 4 milliards en tout. En revanche, le pouvoir d'achat des ménages « serait moins affecté que l'activité en 2020 grâce aux mesures de soutien mises en œuvre, ce qui permettrait un rebond de la consommation une fois les mesures de restrictions levées », estime le gouvernement dans le texte.

Une dette de 115% du PIB

Le déficit public devrait passer finalement à 9% du PIB contre 3,9% prévus dans le premier budget rectificatif. « Au total le solde des mesures exceptionnelles et temporaires s'élèverait à 1,7 point de PIB en 2020 », précise le document. Etant donné le recul de l'activité et les mesures de soutien public à l'économie, la part des dépenses publiques va fortement augmenter à 60,9% du PIB, après 54% en 2019.

En revanche le taux des prélèvements obligatoires se tasserait légèrement à 44,0% du PIB, contre 44,1% l'an passé, en raison de la baisse des recettes fiscales. Enfin, « le ratio de dette publique au sens de Maastricht progresserait très fortement », pour atteindre 115% du PIB, « porté par le creusement du déficit ainsi que par la contraction du PIB », est-il indiqué.