Certains produits ont vu leur prix multiplié par sept en un mois ! Face à la hausse galopante des prix des masques et des gels antibactériens, le gouvernement a annoncé une surveillance accrue et a, dès à présent, pris deux mesures par décret : l'encadrement du prix des gels et la réquisition des masques.

« Ce n’est pas illégal, mais vraiment amoral », peste une habitante de Périgueux, dans les colonnes de Sud-Ouest, en découvrant le prix d’un masque de type « FFP2 », un modèle traditionnellement utilisé en hôpital. Le prix ? 9,90 euros, à l’unité, dans un commerce de l’agglomération périgourdine. Or, en temps normal, la boîte d’une cinquantaine de masques coûte moins de 10 euros… soit moins de 20 centimes pièce.

Concernant ces masques chirurgicaux, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé le 3 mars réquisitionner « tous les stocks et la production de masques de protection » : « Nous les distribuerons aux professionnels de santé et aux Français atteints par le Coronavirus. » Un décret a été publié en ce sens ce mercredi 4 mars au Journal officiel : les stocks de masques de type FFP2 détenus par les entreprises et fabricants ainsi que les masques nouvellement fabriqués sont réquisitionnés pour les personnels soignants et leurs patients « jusqu’au 31 mai 2020 ». Pour rappel, pour éviter la propagation du Coronavirus, les autorités sanitaires ne préconisent le port d’un masque jetable qu’aux personnes malades.

Ruée sur les gels antibactériens

En revanche, les mêmes autorités sanitaires conseillent de se laver régulièrement les mains. Conséquence immédiate : en France, « les ventes de gels désinfectants ont doublé en grandes surfaces en ce début d’année », constate la société d’analyse Nielsen dans une étude dévoilée le 3 mars, en précisant que les ventes de gels antibactériens « ont été multipliées par 9 en Italie sur la même période ».

Là encore, certains commerçants en profitent… BFMTV a par exemple constaté une hausse « de plus de 700% » sur la bouteille de 100 ml de la marque Novo’life sur Amazon : de 3,10 euros le 8 février à 25,27 euros le 3 mars… Fin février, constatant d’importants abus liés à la crise du Covid-19 sur sa plateforme, Amazon a affirmé avoir retiré de nombreuses offres pour lesquelles les prix sont « nettement plus élevés que récemment » : un million de produits auraient ainsi été écartés.

Un décret dès « aujourd’hui » sur le prix des gels

Face aux abus, le gouvernement a décidé de prendre des mesures. Le 3 mars, lors d’une réunion sur la crise du coronavirus avec des acteurs économiques, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a affirmé avoir « demandé à la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de lancer une enquête sur les gels hydroalcooliques ou sur les masques dans les commerces physiques comme dans les commerces en ligne. » Mercredi matin, interrogé sur BFM Business, le ministre a été plus loin : « Nous prendrons aujourd’hui un décret d’encadrement des prix des gels hydroalcooliques », observant « des cas isolés où des prix inacceptables ont été constatés ». Bruno Le Maire a précisé par la même occasion que « se laver les mains avec du savon est tout aussi efficace ».