En Marche, Les Républicains, Rassemblement national ou encore La France insoumise… Les particuliers ont donné plus de 12 millions d’euros aux principaux partis politiques en 2018. A lui seul, le premier bénéficiaire concentre près de 40% des dons. Mais qui est-il ?

Les partis politiques bénéficient d’aides publiques calculées en fonction des résultats électoraux et du nombre d’élus. Sans surprise, c’est le parti présidentiel, Les Républicains en Marche (LREM), qui perçoit à ce titre l’essentiel de l’enveloppe : 22,5 millions d’euros sur les 63,1 millions d’aides versées en 2018, d’après les données de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, publiées le 15 février au Journal Officiel (1).

Mais, pour financer leurs activités, les partis peuvent également s’appuyer sur les dons des particuliers, qui pour certaines formations représentent jusqu’à 30% de leur budget. Et là, l’ordre est chamboulé. En effet, les partis qui reçoivent le plus de dons ne sont pas ceux qui comptent le plus de parlementaires… Mais les communistes, qui peuvent s’appuyer sur un solide réseau de contributeurs réguliers. Ainsi, sur les 12 millions d’euros donnés en 2018 par les Français aux 13 principales formations politiques, près de 40% ont été versés au Parti communiste français, représentant une somme de 4,7 millions d’euros. Soit 1,5 million de plus que Les Républicains (LR) qui ont vu leurs dons chuter de 60% en 2018 par rapport à 2017. Même dégringolade pour LREM : les particuliers ont donné 1 million d’euros au parti présidentiel en 2018, après 10 millions en 2017.

Plus de dons mais moins de cotisations pour le Front national

Il faut dire que l’année 2017 était une année d’élection présidentielle. De quoi galvaniser les donateurs ! Le Rassemblement national (RN) fait toutefois exception à cette baisse généralisée des contributions. L’ex-Front national enregistre en effet des versements en hausse, à 995 000 euros en 2018, contre 960 000 euros l’année précédente. En revanche, les cotisations d’adhérents RN ont chuté de 40% en 2018 par rapport à 2017 (à 1,1 million d’euros).

En effet, outre les dons qui font l’objet d’une réduction d’impôts, les ménages peuvent aussi participer au financement des partis en devenant adhérents et en versant une cotisation annuelle. Là encore, l’ancrage militant historique du Parti communiste lui permet d’engranger le plus de ressources, avec plus de 6 millions de cotisations perçues en 2018. Un chiffre en hausse de 50% par rapport à 2017 ! Bien que largement échaudés par les derniers scrutins, les socialistes tirent aussi leur épingle du jeu, avec 3,3 millions de cotisations en 2018. C’est plus que LR et ses 2,5 millions d’euros ainsi récupérés. En revanche, les jeunes partis – LREM et La France insoumise – ne perçoivent pas de cotisations d’adhérents, d’après les chiffres de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.

(1) Avis relatif à la publication générale des comptes des partis et groupements politiques au titre de l'exercice 2018