Les classes moyennes seront les principales bénéficiaires des baisses d'impôt prévues dans le projet de budget 2020 du gouvernement, dans un mouvement de « rééquilibrage » de l'impact des choix budgétaires par rapport au début du quinquennat, selon une étude publiée mardi.

Le projet de budget 2020 « poursuit le rééquilibrage des mesures budgétaires en faveur des classes moyennes entamé par les mesures d'urgences économiques et sociales », prises fin 2018 en réponse au mouvement des « gilets jaunes », estime ainsi l'Institut des politiques publiques (IPP) qui a évalué l'impact par niveau de revenu de l'ensemble des mesures budgétaires prises depuis 2018.

Baisse de 5 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, poursuite de la suppression de la taxe d'habitation, revalorisation du minimum vieillesse mais indexation inférieure à l'inflation des retraites au-dessus de 2.000 euros et des prestations sociales : toutes ces mesures, inscrites dans le projet de budget 2020, vont avoir un impact sur les revenus des ménages.

Elles interviennent après d'autres dispositions prises depuis 2018 comme la revalorisation de l'allocation adulte handicapé ou les exonérations de cotisations sur les heures supplémentaires, le remplacement de l'impôt sur la fortune (ISF) par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI), ou encore les hausses de taxes sur l'énergie ou le tabac.

3% de revenus supplémentaires en moyenne

Ainsi, l'IPP a découpé l'échelle des revenus disponibles (après impôts et prestations) des ménages par tranche de 10% (appelées déciles). Et ce sont les ménages dont les revenus disponibles sont situés entre la troisième et la huitième tranche qui vont le plus gagner depuis 2018, avec en moyenne 3% de revenus supplémentaires.

Cela représente par exemple 822 euros pour un ménage dont le revenu disponible se situe autour du 4e décile, et 1 287 euros pour un ménage du 7e décile. Ces ménages vont à la fois bénéficier des mesures d'urgences annoncées fin 2018, comme l'élargissement de la prime d'activité, et des baisses d'impôts prévues pour 2020.

Des gains réduits pour les plus pauvres et les plus riches

A l'inverse, « les 20% les plus pauvres bénéficient de gains plus faibles, inférieurs à 1% » et « les 20% les plus aisés bénéficient également de gains ne dépassant pas 1%, excepté le dernier centile (les 1% les plus riches, NDLR) qui voit son revenu disponible augmenter de 2% », conclut l'IPP.

Ce résultat s'explique par le fait que plus de la moitié des ménages ont des revenus insuffisants pour être assujettis à l'impôt sur le revenu ou à la taxe d'habitation. Par ailleurs, les ménages les plus aisés ont aussi bénéficié de la suppression de l'ISF.