Le gouvernement « a toujours l'ambition » de ramener le taux de chômage « autour de 7% » en 2022, mais « il ne faudra pas s'arrêter là » pour atteindre le « plein emploi » visé par Emmanuel Macron, a affirmé mardi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

La perspective du « plein emploi » à horizon 2025, évoquée par le chef de l'Etat lors de sa conférence de presse jeudi, semblait avoir remplacé l'objectif qu'il avait fixé pour la fin du quinquennat. Il n'en est rien : « On a toujours l'ambition en 2022 (d')arriver autour de 7% », a affirmé Muriel Pénicaud sur Europe 1. « Ce qu'on dit, c'est qu'il ne faudra pas s'arrêter là », a-t-elle ajouté, assurant que « tant qu'on a des possibilités de croissance, mais aussi de création de nouveaux services, on peut aller plus loin ».

La ministre n'a cependant pas précisé à quel taux de chômage correspond le « plein emploi » recherché, expliquant que cette notion n'a « pas une définition technique extrêmement précise ». Pour l'heure, la cible des 7% en 2022 « est déjà un ambition énorme », a-t-elle reconnu. « Depuis deux ans on est passé de 9,7% à 8,8% de chômage. C'est encore beaucoup trop (mais) on progresse », a-t-elle rappelé.

« Normal que les entreprises fassent un effort aussi »

Muriel Pénicaud s'est toutefois inquiétée des conséquences du mouvement des « gilets jaunes », constatant que « quelques commerçants ont fait faillite » et qu'« il a fallu faire beaucoup de chômage partiel ». Au-delà de cet « effet à court terme », elle a dit « craindre plus l'effet psychologique » lié aux violences récurrentes dans les manifestations. « On ne pourra pas créer de l'emploi s'il n'y a pas de la confiance », et pour cela « il faut aussi que le calme revienne », a-t-elle averti.

La ministre du Travail a par ailleurs justifié les coupes envisagées dans les niches fiscales en faveur des entreprises, afin de financer la baisse de l'impôt sur le revenu promise par Emmanuel Macron. « C'est normal que les entreprises fassent un effort aussi », a-t-elle estimé, soulignant que le gouvernement avait « fait beaucoup de choses pour permettre aux entreprises d'investir plus (et) de créer de l'emploi ». « Depuis deux ans il y a eu les ordonnances travail, la loi Pacte, la baisse de l'impôt sur les sociétés », a-t-elle énuméré, considérant qu'« à un moment il faut que tout le monde contribue ».