Scor a annoncé mardi poursuivre pénalement l'assureur mutualiste Covéa et son PDG Thierry Derez, ainsi qu'au civil les banques Barclays et Rothschild, qui ont respectivement financé et conseillé Covéa dans sa tentative infructueuse de rachat du réassureur.

Scor explique dans un communiqué cette décision par « la gravité des faits et preuves portés à la connaissance de Scor et de ses instances de gouvernance » concernant des « fautes commises au préjudice de Scor » dans le cadre de l'offre de rachat « non sollicité(e) » à l'initiative de Covéa en août 2018. Peu avant cette annonce, le groupe Covéa avait indiqué renoncer à son projet de « rapprochement » avec Scor.

Dans le détail, le réassureur intente une action pénale devant le tribunal correctionnel de Paris contre Thierry Derez « pour abus de confiance » et contre Covéa « pour recel d'abus de confiance ». Scor engage également des actions judiciaires en responsabilité civile contre Covéa et son PDG auprès du tribunal de commerce de Paris. Le réassureur poursuit ainsi Thierry Derez « pour violation grave de ses obligations légales et fiduciaires en tant qu'administrateur » de Scor et pour violation « du secret des affaires de Scor ». « Ces procédures ont pour objet de voir sanctionnées et réparées les fautes pénales et civiles alléguées ayant résulté, entre autres, du détournement, de la transmission et de l'usage illicites de documents et d'informations sensibles et strictement confidentiels de Scor dont bénéficiait Thierry Derez en sa qualité d'administrateur », défend Scor.

L'AMF saisie, Covéa dément les accusations

Scor engage également une action en responsabilité civile contre Rothschild en France et contre Barclays devant la Haute cour de justice de Londres « pour violation grave de la confidentialité et du secret des affaires de Scor », est-il précisé dans un communiqué. Enfin, le réassureur indique également saisir l'Autorité des marchés financiers (AMF) concernant l'annonce ce mardi de Covéa, via « un communiqué de presse pendant les heures de cotation », qu'il renonçait à son projet de rapprochement sans l'avoir préalablement informé de son « changement de position ».

Scor « dément l'affirmation de Covéa selon laquelle il aurait mené des attaques continues et des tactiques hostiles contre Covéa. Scor n'a fait aucune déclaration publique concernant Covéa et ses intentions depuis son communiqué du 13 novembre 2018 ». A cette date, Thierry Derez avait annoncé sa démission du conseil d'administration de Scor, qui avait dit « prendre acte du fait que Thierry Derez (avait) enfin tiré les conséquences de la situation de conflit d'intérêts général dans laquelle il se trouvait vis-à-vis de la société ».