Le Premier ministre Édouard Philippe a évoqué mardi la « désocialisation » des heures supplémentaires, c'est-à-dire la suppression des cotisations des employeurs et des salariés, à l'horizon 2020, lors d'un « Facebook live » depuis Matignon.

Le président « Emmanuel Macron, pendant sa campagne présidentielle, s'était engagé à désocialiser les heures supplémentaires, c'est-à-dire à faire en sorte que on ne paye plus de cotisations, ni l'employeur, ni les salariés, sur les heures supplémentaires effectuées », a rappelé le Premier ministre. « On s'est engagé à le faire, donc on va le faire », a-t-il poursuivi, « c'est prévu en 2020, c'est-à-dire non pas le budget prochain, mais le budget suivant ».

Édouard Philippe a par ailleurs indiqué que la mesure pourrait intervenir plus tôt « si on dégage des marges de manœuvre dans le financement de la protection sociale et si les choses vont mieux - ce que je souhaite, ce que je crois, puisqu'on nous dit que la croissance s'accélère ».

Selon le chef du gouvernement, la désocialisation des heures supplémentaires est « dans le même esprit » que la défiscalisation de ces mêmes heures, mise en place par Nicolas Sarkozy et supprimée par François Hollande. « Ça permet d'augmenter le pouvoir d'achat, ça permet aussi d'inciter aux heures supplémentaires », a-t-il assuré.

Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait indiqué que le gouvernement « ne s'interdisait aucune piste » en matière d'exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires, en se fixant comme principe que le travail en France « paye mieux ». « Ce sont des éléments qui sont en réflexion », avait-il poursuivi, en rappelant l'« obligation de tenir les finances publiques, et que la trajectoire, que ce soit sur les finances sociales ou sur le budget de l'État, doit être tenue ».