Jean-Paul Delevoye, qui pilote les investitures de La République en marche, a affirmé mardi qu'il ne fallait « rien s'interdire », y compris « reporter » les baisses d'impôts, afin de respecter l'engagement d'un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB.

Alors que le gouvernement attend la remise jeudi d'un audit de la Cour des comptes sur la situation budgétaire du pays, Jean-Paul Delevoye a souligné que « tous les débats sont sur la table ». « Le ministre de l'Economie l'a dit, il fera des propositions au Premier ministre pour voir quelles sont les mesures à prendre (...) ce qu'il est difficile de faire, ce qu'il est souhaitable de faire (...) A partir de ce moment-là, il ne faut rien s'interdire » et n'avoir « qu'une seule obligation : revenir en dessous des 3% » de déficit, a souligné Jean-Paul Delevoye, sur le plateau de L'Epreuve de vérité (Public Sénat/AFP/Radio Classique/Les Echos).

« Plutôt que d'avoir un rabot uniforme, nous avons besoin, à partir de cette lecture très précise de la situation de la France, de savoir si tout est possible ou si tout doit être reporté en matière de baisse d'impôts, s'il faut faire des économies importantes en matière de dépenses publiques », a ajouté Jean-Paul Delevoye.

« On voit un certain nombre de choses se dégager à moyen terme »

A l'instar du reste du gouvernement, Jean-Paul Delevoye a confirmé que « nous risquons de passer au-delà » de la barre des 3%, à « 3,1%, 3,2%, 3,3% », une situation qu'il juge « préoccupante à court terme » En revanche, « on voit un certain nombre de choses se dégager à moyen terme : une relance de la croissance européenne, des perspectives de reprise chez les entreprises et pour l'investissement, un regard international positif sur la France », a-t-il positivé.

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait dit samedi qu'il fallait prendre « immédiatement » des « décisions difficiles » pour respecter les 3% de déficit budgétaire, en pointant des comptes publics « dégradés ». Dimanche, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner avait précisé qu'il n'y aurait « pas d'augmentation d'impôts » et qu'« au contraire, il y aura des baisses ».