Le gouvernement n'augmentera pas les impôts même si le rapport commandé à la Cour des comptes sur le budget de l'Etat révélait que le déficit public de la France pourrait dépasser les 3% cette année, a assuré mercredi le ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin.

« Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts, que ce soit dit et répété », a déclaré Gérald Darmanin sur BFM TV, soulignant qu'il n'y aurait pas de budget rectificatif en cours d'année, selon le souhait d'Emmanuel Macron. Si l'audit des finances publiques, mené par la Cour des comptes à la demande du président de la République, constatait des « difficultés », « nous fer(i)ons des mesures d'économies », a-t-il ajouté, jugeant que la prévision de déficit du précédent gouvernement, fixée à 2,8% du Produit intérieur brut (PIB) pour 2017, était « très optimiste ».

« Le Premier ministre d'ailleurs l'a dit à ses ministres : un bon ministre n'est pas celui qui obtient plus, un ministre c'est celui qui exécute bien son budget et ça, ce sera un changement de paradigme très fort », a souligné Gérald Darmanin. « Je pense qu'il y a quelque chose de gaullien dans le rétablissement des finances publiques », a-t-il par ailleurs estimé, rappelant que le général de Gaulle, en revenant au pouvoir en 1958, avait rétabli les comptes de la France, au nom de la souveraineté.

Démenti sur les coupes dans le budget des armées

« Depuis 1974, c'est-à-dire avant ma naissance, la France n'a pas un budget à l'équilibre », a souligné le ministre de 34 ans. « Depuis 2008, la France est au-dessus des 3% » de déficit, soit au-delà de ses engagements européens, a-t-il poursuivi. « Quand on est patriote, on fait respecter la parole de la France », a-t-il estimé.

Interrogé sur des informations du journal La Tribune faisant état de coupes dans le budget du ministère des Armées à hauteur de 2,6 milliards d'euros en 2017, Gérald Darmanin a indiqué qu'il allait « appliquer le projet présidentiel qui prévoit d'aller jusqu'à 2% du PIB » pour le budget de la défense. Le cabinet de la ministre des Armées Sylvie Goulard avait démenti mardi l'article de La Tribune, indiquant que des gels de crédit, pour un total de 2,7 milliards d'euros, avaient été décidés par le gouvernement précédent, et que les arbitrages habituels sur la mise à disposition des crédits seraient discutés à l'automne.