Environ 17.000 à 18.000 salariés pourraient faire valoir en 2018 leur départ anticipé à la retraite au titre du compte-pénibilité, 100.000 au total d'ici à 2070, selon une étude prospective de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (Cnav), rapportent mercredi Les Échos.

Le nombre de salariés du régime général ou agricole qui pourront partir plus tôt grâce aux points acquis « montera en charge progressivement, avec autour de 17.000-18.000 départs anticipés en 2018, 28.000 en 2030, 50.000 en 2040, etc », affirme le quotidien sur son site internet. La Cnav calcule qu'un tiers (31%) des femmes et 43% des hommes nés en 1980, qui prendront leur retraite autour de 2042, seraient exposés à au moins un facteur de pénibilité.

« Les premières acquerraient en moyenne 23 points, les seconds, 30 points. Les femmes feraient valoir ces droits pour partir à la retraite 8 mois plus tôt que prévu, et les hommes avec presque un an d'avance », est-il précisé. « A terme, quand partiront les premières générations à avoir connu le compte pénibilité tout au long de leur carrière, celles nées entre 1996 et 2000, le gain se stabiliserait à 9 mois pour elles et à 13 mois pour eux », relève le quotidien.

Les Échos qualifient ce flux de « modeste à court terme » en comparaison avec les 300.000 départs anticipés en 2017 au titre du dispositif pour carrière longue, qui permet aux assurés ayant commencé à travailler tôt de partir à 60 ans au lieu de 62 ans.

Macron veut « suspendre » le dispositif

Le compte personnel de prévention de la pénibilité, très critiqué par le patronat qui dénonce une usine à gaz, permet aux salariés du privé exposés à au moins un facteur de pénibilité, parmi dix prévus, de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel. Trois millions de salariés sont potentiellement concernés par l'un des dix critères, estimait le gouvernement au lancement du compte.

Lors de sa campagne, le président élu Emmanuel Macron a dit vouloir « suspendre » le dispositif, pour l'« adapter » par branche, considérant que « plusieurs critères ne sont pas applicables en l'état ». Il souhaite intégrer la reconnaissance de la pénibilité dans sa réforme vers un système de retraite universel.