Le marché de la dette a continué à jouer son rôle de valeur refuge mercredi, les investisseurs s'inquiétant des conséquences du Brexit sur la croissance et des fragilités du secteur bancaire italien.

La baisse des taux souverains illustre l'« aversion pour le risque » qui traverse actuellement les marchés, particulièrement inquiets pour la solidité du « secteur bancaire italien », explique Louis Harreau, un stratégiste de Crédit Agricole-CIB. Les banques italiennes, pour lesquelles le gouvernement réfléchit à un plan de soutien, sont à nouveau dans la tourmente comme l'illustre leur cours de Bourse depuis plusieurs séances. Les conséquences du Brexit sur l'économie mondiale commencent également à inquiéter les investisseurs.

« Le retour des inquiétudes sur la croissance mondiale est la preuve que le mouvement d'appétit pour le risque de la semaine dernière était vulnérable », soulignent dans une note les stratégistes obligataires de BNP Paribas. Si les taux ont significativement baissé dans la matinée, ils se sont stabilisés dans l'après-midi, bougeant finalement « assez peu » tout en étant déjà à « des niveaux extrêmement bas » et donc à des prix très élevés, d'où l'idée de ne pas non plus trop s'exposer sur le marché de la dette, relève M. Harreau.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux à 10 ans de l'Allemagne a fini à -0,176% après avoir touché un plus bas historique à -0,205%, contre -0,185% la veille sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Le taux d'emprunt à 10 ans de la France a terminé stable à 0,132% après un nouveau plus bas aussi à 0,101%. Le taux d'emprunt à dix ans de l'Espagne a reculé à 1,174% contre 1,190% la veille, celui de l'Italie à 1,243% contre 1,262%.

De son côté, le taux d'emprunt à 10 ans du Royaume-Uni a pour sa part un peu reculé à 0,765%, après un nouveau record à 0,722%, contre 0,771% la veille. Aux États-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans se situait à 1,385% contre 1,375% mardi et celui à 30 ans à 2,146% contre 2,155%. Le taux à 2 ans était à 0,577% contre 0,550%.