Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a écarté mercredi tout risque de déflation dans la zone euro, assurant que l'inflation, entrée en territoire négatif en février, devrait se redresser « dans la deuxième moitié » de l'année.

« Nous ne sommes pas en déflation » même s'« il faut éviter que les anticipations ne deviennent trop pessimistes sur l'inflation future », a souligné François Villeroy de Galhau lors d'une audition devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. « Nous retrouvons ce que nous avions connu début 2015 : un épisode de quelques mois d'indices d'inflation négative entraîné mécaniquement par la chute du prix du pétrole », a-t-il expliqué. « Dès lors que celui-ci se stabilise, nous devrions retrouver une inflation légèrement positive dans la deuxième moitié de cette année ».

Les prix à la consommation ont recommencé à baisser en février, pour la première fois depuis septembre, affichant un repli de 0,2% en France comme dans la zone euro, selon de premières estimations des instituts statistiques.

L'inflation reste « trop basse »

Ce repli n'est pas considéré par les économistes comme une déflation stricto sensu, cette dernière étant défini comme un « processus cumulatif » de long terme, où la baisse des prix entraîne une baisse des salaires, et vice versa. Le chiffre de -0,2% est toutefois très loin de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) d'un taux d'inflation d'un peu moins de 2% dans l'union monétaire, considéré comme signe de bonne santé de l'économie.

L'inflation reste « trop basse », a reconnu François Villeroy de Galhau, insistant sur la nécessité de conserver comme cap le chiffre de 2%, en utilisant toutes la « palette d'instruments » à disposition de la banque centrale. « Il est très important de réaffirmer cette cible, parce que c'est la crédibilité de la banque centrale » qui est en jeu, a-t-il souligné, assurant que les « mesures mises en œuvre depuis juin 2014 » avaient d'ores et déjà montré leur efficacité.

La BCE « n'hésitera pas à agir »

« S'il n'y avait pas eu les mesures » prises, notamment le recours à des instruments « non conventionnels » comme les achats de titres (« quantitative easing »), « l'inflation aurait été plus basse encore », a-t-il dit.

Le président de la BCE Mario Draghi avait assuré en janvier que l'institution pourrait « sans doute revoir sa politique monétaire » puis affimé en février qu'elle « n'hésitera(it) pas à agir », lors de la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs le 10 mars, en cas de risques accrus pour la stabilité des prix, sans préciser sous quelle forme.