Le projet de budget 2016, présenté mercredi, prévoit la création nette de 8.304 emplois de fonctionnaires d'Etat, une première depuis 2003, compte-tenu de l'effort exceptionnel de recrutement pour les missions de défense.

Sans tenir compte de la révision de la loi de programmation militaire, les effectifs d'agents d'Etat seraient en légère baisse (-1.393 postes équivalents temps plein). Comme en 2015 (-1.177) et 2014 (-3.174). Entre 2008 et 2012, les baisses d'effectifs programmées dans les projets de loi de finances étaient sans commune mesure, avoisinant en moyenne 30.000 suppressions de postes par an. Le dernier projet de budget prévoyant une hausse du nombre d'agents d'Etat - qui représentent actuellement environ 45% des effectifs totaux de fonctionnaires - est celui de 2002.

Dans son projet, le gouvernement table sur une augmentation de 700 millions d'euros de la masse salariale, soit 0,86% d'augmentation par rapport à la loi de finances initiale 2015. Cette hausse représente une « économie » de 800 millions d'euros « par rapport à l'évolution tendancielle de la masse salariale », affirme Bercy, permise notamment par le gel du point d'indice servant à définir la rémunération des fonctionnaires. Le gouvernement prévoit des créations d'emplois dans les secteurs prioritaires de l'Education nationale (+8.561), de la police-gendarmerie (+732) et la justice (+978).

Enseignement et Défense

François Hollande avait promis 60.000 postes supplémentaires pour l'enseignement pendant son mandat. Avec les créations programmées, le compteur atteint 49.185 postes depuis le début du quinquennat. Conséquence des mesures annoncées pour renforcer la sécurité et la défense, le ministère de la Défense va lui aussi gagner des postes (+2.300) en 2016, après plusieurs années de fortes baisses des effectifs.

La révision de la loi de programmation militaire « conduit à créer 2.300 postes au ministère de la Défense au lieu d'en supprimer 7.500, soit un gain net de 9.800 postes », écrit Bercy. En 2014, la loi de finances avait acté la suppression de 7.500 postes dans les armées et davantage encore (-7.881) en 2015.

Hormis les services du Premier ministre, qui gagnent 79 postes, tous les autres ministères devront encore se serrer la ceinture l'année prochaine en vertu du principe de non-remplacement d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, qui depuis 2007 a accéléré la réduction des effectifs. Les agents des ministères de l'Economie et des Finances sont ceux qui perdent le plus (-2.548 postes). Suivent ceux de l'Ecologie (-671), du Logement (-261) du Travail (-192), des Affaires sociales (-150) et des Affaires étrangères (-115).

La fonction publique d'Etat compte près de 2,4 millions d'agents, sur un total de 5,3 millions de fonctionnaires avec l'Hospitalière et la Territoriale. Le projet de budget, qui comptabilise les fonctionnaires en équivalents temps plein, inscrit pour 2016 un effectif de 1.904.768 emplois. Selon le ministère de la fonction publique, les effectifs des agents d'Etat ont diminué de 0,9% en moyenne par an de 2002 à 2013.