Le Haut conseil des finances publiques, organe indépendant évaluant la crédibilité des prévisions budgétaires du gouvernement, a validé mercredi du bout des lèvres les hypothèses sur lesquelles repose le projet de budget 2016.

Concernant la prévision la plus importante pour tenir le budget, celle de la croissance, le Haut conseil a jugé que le chiffre de 1,5% en 2016 annoncé par le gouvernement était « atteignable ». Mais cette hypothèse « ne peut plus être qualifiée de prudente », comme c'était encore le cas au printemps, avant de mauvaises nouvelles venues de Chine et des pays émergents, a poursuivi le Haut conseil, dans un communiqué. En clair, la prévision n'est plus aussi confortable qu'avant.

Autres réserves de cet organe indépendant, présidé par Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes : il juge que l'inflation l'an prochain « pourrait être inférieure » au taux de 1% inscrit par le ministère des Finances dans son projet de loi de finances, ce qui « rendrait la réduction du déficit public plus difficile ».

Le gouvernement optimiste sur l'emploi

Par ailleurs, si le Haut conseil qualifie de « cohérente avec les hypothèses de croissance » la prévision gouvernementale d'une augmentation de 0,6% en 2016 de l'emploi salarié marchand, il estime que « la progression de la masse salariale pourrait être moindre que ne le prévoit le gouvernement l'an prochain. » Et donc que les recettes de cotisations sociales pourraient être inférieures aux espérances. En conclusion, l'institution juge que des « risques significatifs pèsent sur la réalisation de l'objectif de ralentissement de la dépense en volume », qualifié de « particulièrement ambitieux. »

Le gouvernement prévoit que la dépense publique n'augmente que de 0,3% en volume l'an prochain, c'est-à-dire une fois gommé l'effet de l'inflation.