Manuel Valls a défendu la priorité donnée à certains postes - éducation, emploi, sécurité et culture - dans le projet de budget 2016 présenté mercredi, s'en prenant aux contre-propositions de Nicolas Sarkozy qui « ne dit pas la vérité aux Français ».

Invité de la matinale de France Inter, le Premier ministre a par ailleurs annoncé que l'accord sur les salaires de la fonction publique « s'appliquerait » finalement, même s'il n'a pas obtenu l'accord de syndicats représentant au moins 50% des voix. « Nous faisons des économies, puisque que nous avons des budgets prioritaires. L'éducation, l'emploi, la sécurité et la culture, ce sont les budgets prioritaires », a déclaré Manuel Valls, alors que le budget était présenté en parallèle à Bercy.

« Et donc s'il y a des budgets prioritaires et qu'on veut faire baisser la dépense publique, il y a forcément des budgets qui baissent », a-t-il souligné, en réponse à une question sur des baisses de crédits de l'environnement et de l'aide au développement.

Sur ces deux budgets Manuel Valls a toutefois précisé qu'un amendement du gouvernement serait introduit à l'Assemblée nationale, après l'annonce par François Hollande dimanche d'un renforcement de l'aide publique au développement versée par la France à partir de 2020, ainsi que les fonds contre le dérèglement climatique.

Sarkozy ne dit pas « la vérité aux Français »

Le Premier ministre a également implicitement accusé mercredi Nicolas Sarkozy de ne pas « dire la vérité aux Français » alors que l'ancien président, dans un entretien aux Echos, juge indispensable une économie de 100 milliards d'euros de dépense publique sur cinq ans.

« Quand on propose moins de fonctionnaires, quand on propose comme le fait Nicolas Sarkozy ce matin 100 milliards de moins dans le budget de l'Etat sur les cinq ans qui viennent, quand on propose de diminuer le nombre de fonctionnaires, il faut dire la vérité aux Français. Il faut dire : c'est moins de policiers, moins d'enseignants, moins d'hospitaliers, ça veut dire des fermetures d'écoles, de commissariats, de brigades de gendarmerie, la fermeture de petits hôpitaux », a réagi le Premier ministre.

Macron doit être solidaire du « pack »

Manuel Valls a également été interrogé une nouvelle fois sur les sorties de son ministre de l'Economie Emmanuel Macron au sujet des fonctionnaires ou des élus, qui ont provoqué de vives irritations au PS. « Les ministres doivent se considérer comme faisant part d'un pack, d'une équipe, et chacun doit travailler. Et le commentaire sur tous les sujets n'a aucun sens », a répondu le chef du gouvernement.

Interrogé sur la formule de « ministre d'ouverture » utilisée par le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui sous-entend qu'Emmanuel Macron n'est pas de gauche, Manuel Valls a parlé d'« un ministre talentueux, [d']un ministre utile au sein du gouvernement », disant ne pas vouloir entrer dans de « faux débats ».

Manuel Valls a également défendu son choix de valider l'accord sur les rémunération des fonctionnaires, signé par six syndicats sur neuf mais représentant moins de 50% des voix. « Je ne veux pas, nous ne voulons pas que ce progrès, le résultat d'un an de négociations, soit bloqué par le refus de s'engager de certains, le refus de prendre leurs responsabilités », a-t-il dit faisant allusion aux refus de la CGT, premier syndicat de la fonction publique, et de FO et Solidaires.