Les banques américaines et européennes ont payé 60 milliards de dollars (48 milliards d'euros) de janvier à septembre 2014 pour régler les litiges qui les visaient, un montant représentant le tiers des sommes versées entre 2009 et 2014, selon une étude publiée mardi.

Entre 2009 et septembre 2014, les litiges ont coûté 178 milliards de dollars (143 milliards d'euros) aux principaux groupes bancaires européens et américains (Bank of America, JPMorgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley, Wells Fargo, Goldman Sachs, BNP Paribas, Credit Suisse, Deutsche Bank, UBS, HSBC, Barclays, Royal Bank of Scotland, Rabobank, Lloyds Banking Group, Standard Chartered, ING, Santander), selon des données compilées dans l'étude du cabinet Boston Consulting Group.

Les régulateurs américains particulièrement actifs

Les coûts liés aux litiges ont nettement augmenté depuis le début de la crise financière, les banques américaines ayant réglé à elles seules 65% de la facture totale. Une disproportion qui s'explique par des régulateurs américains particulièrement actifs : la quasi-totalité (98%) des 115 milliards de dollars payés par les banques américaines viennent de demandes de leur régulateur, tout comme près de la moitié (45%) des 63 milliards versés par les banques européennes.

Pour les banques américaines, c'est à partir de 2011 que les coûts se sont envolés, avec les litiges liés aux crédits subprimes (crédits hypothécaires à risques), alors que c'est à partir de 2012 que la facture s'est alourdie côté banques européennes, avec notamment les scandales de manipulation des taux interbancaires (Libor, Euribor), des affaires de blanchiment d'évasion fiscale, ou de violation d'embargos aux Etats-Unis.

« Inutile d'essayer de contourner les régulations »

« Il est inutile d'essayer de contourner les régulations. Au contraire, les banques doivent se montrer de bonne volonté, aller plus loin encore que les exigences du régulateur », explique l'une des responsables de l'étude citée dans le communiqué, Gwenhaël Le Boulay, directeur associé au BCG Paris. Le rapport, intitulé « Risques globaux : vers des banques transparentes », souligne la pression croissante exercée par la régulation sur le secteur : « chaque région, chaque produit, chaque entité légale est, ou sera prochainement, soumis à une régulation spécifique ».

« Pour assurer la transition réglementaire, il est essentiel que les banques établissent un plan précis de gestion des risques réglementaires et mettent en place une structure de contrôle », estiment les auteurs. Cette plus grande transparence peut représenter une opportunité pour les banques, selon BCG, qui souligne notamment qu'une meilleure collecte des données et une amélioration des systèmes informatiques permettra de faire des analyses plus fines et plus objectives.