Deux mille patrons ont manifesté lundi à Toulouse, s'enchaînant symboliquement devant la préfecture en scandant « libérez l'entreprise ».

A l'appel de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME), le défilé de Toulouse coïncidait avec une manifestation qui a réuni six mille personnes à Paris, selon les organisateurs. « Artisans sacrifiés mais pas résignés », « Six entreprises de proximité meurent toutes les heures », « Impôts, taxes, charges, trop c'est trop », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants à Toulouse.

Le cortège réunissait des chefs d'entreprise de Midi-Pyrénées mais également du Limousin, du Languedoc-Roussillon et du Poitou-Charente. De nombreux secteurs étaient représentés, du bâtiment aux artisans, en passant par de nombreux buralistes s'affichant comme « en colère ».

« Entreprises en danger de mort »

« Les entreprises sont en danger de mort », a déclaré Gérard Ramond, président de la CGPME en Midi-Pyrénées. « Cette année, 70.000 entreprises ont fait faillite. Ce sont 110.000 emplois au tapis. Nous ne réclamons pas de l'argent mais nous demandons un allègement de la réglementation et des charges sociales, ainsi qu'une plus grande flexibilité de l'emploi », a-t-il ajouté.

Les chefs d'entreprise ont rejoint en milieu de journée la préfecture de Haute-Garonne où la tête de cortège s'est cadenassée symboliquement à une chaîne, tandis qu'était scandé le slogan « Libérez l'entreprise ». Le mot d'ordre de la manifestation parisienne et toulousaine est « cadenASSEZ » (assez de cadenas), en référence aux entreprises « bridées », notamment « par l'inflation législative ».

Ces manifestations donnent le coup d'envoi d'une semaine de mobilisation de l'ensemble des organisations patronales, mais la CGPME est la seule à descendre dans la rue.

A la mi-novembre déjà, à Carcassonne, près d'un millier de commerçant et artisans avaient manifesté contre l'excès de cotisations sociales, se disant « pendus » par le Régime social des indépendants (RSI).