Les copropriétaires plébiscitent les avancées instaurées par la loi Alur selon un sondage de la CLCV, mais sont de moins en moins satisfaits de la gestion assurée par les syndics professionnels, en particulier les grands groupes, dont ils épinglent « l'approche trop commerciale ».

« Le verdict est sans appel »: seuls 39% des copropriétaires sont « globalement satisfaits » de leur syndic, indique l'association de consommateurs au vu des résultats de ce baromètre 2014 (1), réalisé en partenariat avec le magazine Notre Temps. La satisfaction ressort ainsi en baisse de 10 points en deux ans, et cette « nette dégradation » de l'appréciation des syndics concerne toutes leurs prestations.

Ainsi seuls 47% des copropriétaires se disent-ils satisfaits de leur syndic en matière de clarté des informations transmises (contre 57% deux ans plus tôt). Ils ne sont plus que 45% en ce qui concerne la qualité de la gestion (contre 56%), 40% pour le suivi des contrats (46%), 47% pour celui des impayés (contre 55%) et 51% pour la coopération avec le conseil syndical (contre 55%). Enfin, seuls 33% des copropriétaires sont satisfaits de « la réactivité » de leur syndic face à leurs sollicitations (contre 41% en 2012).

Le commerce « au détriment d'une réelle gestion »

En outre, lorsque le syndic appartient à un grand groupe national, le taux de satisfaction global tombe à 33%, note la CLCV, contre 42% pour les cabinets indépendants. Un résultat corroboré par les remontées, sur le terrain, des associations locales de la CLCV, dont « de nombreux adhérents font part de leur mécontentement et critiquent une approche trop commerciale au détriment d'une réelle gestion ».

Alors que « l'un des arguments principaux de ces syndics est la proximité géographique », grâce à leur maillage territorial important, « on constate clairement ici que cela n'est pas suffisant pour les copropriétaires », affirme la CLCV.

En parallèle, les copropriétaires ont été interrogés sur les principales mesures de la loi pour l'Accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) concernant les syndics de copropriété (compte bancaire séparé, mise en place d'un contrat type...). « Certaines d'entre elles sont littéralement portées par les copropriétaires, avec des taux d'adhésion extrêmement élevés », note l'association de consommateurs.

87% pour la mise en concurrence systématique du syndic

Ainsi, 93% des copropriétaires interrogés jugent-ils « importante » la limitation des prestations exceptionnelles des syndics. Le taux est de 88% pour la création d'une commission disciplinaire et de 87% pour la mise en concurrence systématique du syndic avant sa désignation.

Au final, cette baisse de confiance envers les syndics survient dans « un contexte où de nombreux syndics ont majoré leurs honoraires de façon importante (20% environ) afin d'anticiper l'application des dispositions de la loi Alur, alors même qu'elles n'étaient pas encore en vigueur », faute de décrets d'application, relève l'association de consommateurs.

Il s'agit là d'un « bien mauvais message envoyé aux copropriétaires », estime la CLCV, qui appelle les syndics à « faire preuve de modération et de transparence » et les pouvoirs publics à sanctionner les éventuels abus.

(1) Ce sondage, réalisé sur internet auprès de 2.137 copropriétaires qui y ont répondu volontairement, n'a pas de « vocation statistique », précise la CLCV.