Le ministre des Finances Michel Sapin a estimé dimanche « décisif que le secteur du logement apporte sa contribution à la croissance et à l'emploi », au surlendemain d'une série d'annonces controversées sur ce dossier par le Premier ministre Manuel Valls.

« Ce que nous voulons, c'est que le secteur du bâtiment reparte, que les Français puissent acheter, que les Français puissent investir éventuellement pour louer, parce que c'est décisif aujourd'hui que le secteur du logement apporte sa contribution à la croissance et à l'emploi », a déclaré le ministre, invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. « S'il y a bien un secteur dans lequel l'emploi suit immédiatement la reprise de l'activité, c'est celui du bâtiment ! », a-t-il insisté.

« Le secteur qui va le plus mal »

Interrogé sur l'abandon de la mesure phare de la loi Alur sur l'encadrement des loyers qui ne s'appliquera finalement, à titre expérimental, qu'à Paris, M. Sapin a regretté qu'elle ait été perçue « comme un encadrement général qui bloque tout ». Aujourd'hui, a-t-il expliqué, le bâtiment est « le secteur qui va le plus mal dans l'économie française ».

« Il y a actuellement un déficit de l'ordre de 0,4 point de croissance, du seul fait que le secteur du bâtiment (est) aujourd'hui en plus mauvaise situation qu'il ne l'était en 2009 », a-t-il rappelé. Pourquoi ? « Parce qu'on construit beaucoup trop peu de logements, ça prouve qu'il faut aussi du pragmatisme et qu'il faut faire en sorte que cette promesse, qui sera appliquée, s'applique là où c'est nécessaire et ne soit pas un épouvantail là où elle n'est pas nécessaire ».

« L'idée n'est donc pas d'abandonner l'encadrement des loyers dans les zones de très forte tension », a-t-il répété, rappelant que « les hausses de loyers sont, à part dans quelques zones, très faibles ».