L'activité de l'artisanat du bâtiment en France a reculé pour le neuvième trimestre consécutif, d'avril à juin, a annoncé mercredi la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), qui déplore une « dégringolade » dans le neuf.

Au deuxième trimestre, l'activité a globalement diminué de 1,5% en volume sur un an, en particulier dans le neuf où le repli a été de -4%, tandis que l'entretien-rénovation se stabilisait (0%) et que les travaux d'amélioration de la performance énergétique, eux, « faisaient figure d'oasis » avec une légère progression de +0,5%, détaille la Capeb dans un communiqué.

Une situation « extrêmement préoccupante » dans le neuf

« Même si l'entretien-rénovation arrête de reculer, la majorité des indicateurs témoignent de la mauvaise santé des entreprises artisanales », commente Patrick Liébus, président de l'organisation patronale, tablant sur un recul annuel de l'activité de 1,5%. « Si les dernières annonces gouvernementales vont dans le bon sens, il faut être conscient qu'elles ne suffiront pas. Pour redynamiser l'activité dans le bâtiment, l'élaboration rapide d'un plan de relance globale est plus que jamais nécessaire », estime-t-il.

Dans le neuf, la situation est « extrêmement préoccupante » selon l'organisation, car « tous les indicateurs sont au rouge »: seuls 312.000 logements ont été mis en chantier sur 12 mois glissants et les permis de construire ont reculé de 16% à fin mai, sur un an. De fait, les volumes des carnets de commandes continuent à se détériorer.

Nette hausse du nombre de crédits destinés aux travaux d'entretien

Quant à l'activité de l'entretien-amélioration, atone ce trimestre, elle sort toutefois du rouge après deux ans de repli, grâce à « l'amélioration progressive » du marché immobilier de l'ancien et au « relatif soutien des travaux de performance énergétique, notamment à travers la TVA à 5,5% ». Aussi « les crédits destinés aux travaux d'entretien-amélioration enregistrent une hausse de 35,3% au dernier trimestre 2013, ce qui laisse entrevoir des perspectives encourageantes ».

Toutefois, le marché de la rénovation énergétique « nécessite d'être soutenu pour accompagner les particuliers, dans une situation économique difficile, à se lancer dans des travaux ambitieux », juge Patrick Liébus.

Et en entretien-amélioration, les prévisions des carnets de commandes s'étoffent : 28% des entreprises artisanales ont vu leur activité reculer au deuxième trimestre, contre 45% à la même période un an plus tôt. Mais l'activité est à son niveau de l'année 2006, « historiquement bas ».

Du côté de la trésorerie des entreprises, 29% d'entre elles font encore état d'une détérioration de celle-ci, contre 30% au premier trimestre.

La Capeb dit rassembler une entreprise sur trois dans l'artisanat du batiment, qui au total compte 370.042 entreprises employant moins de 20 salariés – celles-ci représentent 98% du secteur du bâtiment.