Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a appelé mercredi dans un communiqué « une surveillance particulière des flux financiers impliquant l'Ukraine », invitant les professionnels à se tourner vers la cellule de renseignement financier de Bercy, Tracfin.

Tracfin demande aux professionnels concernés - notamment les banques - de faire preuve de vigilance « à l'égard de toutes les opérations susceptibles de se rapporter directement ou indirectement à l'Ukraine ».

« Une attention particulière devra être portée sur les éléments d'information relatifs à l'origine et à la destination des fonds concernés ainsi qu'à l'objet de l'objet de l'opération et l'identité précise des personnes qui en sont les donneurs d'ordre et les bénéficiaires effectifs », y compris sur ceux qui sont cachés derrière des sociétés écrans, précise Tracfin dans cet appel. La cellule s'intéresse en particulier aux fuites de capitaux sous forme d' « envoi de fonds vers l'étranger ou des structures opacifiantes », « retraits substantiels en espèces » ou « achats de métaux précieux ».

Un dispositif déjà mis en place lors du printemps arabe

Tracfin disposant du pouvoir de bloquer des mouvements d'argent, « les professionnels déclarants sont invités à signaler dans les plus brefs délais les opérations mettant en péril le suivi des sommes concernées ».

« Il y a depuis quelques jours une alerte qui appelle les institutions financières à surveiller les flux de capitaux avec l'Ukraine, venant ou conduit par d'anciens proches du régime, de l'ancien régime », avait commenté Pierre Moscovici mardi, lors d'une visite dans les locaux de Tracfin, jugeant cette démarche « légitime dès lors qu'il y a un risque géopolitique ». Il a rappelé que ce type de dispositif avait déjà été mis en place en 2011, à l'époque du printemps arabe.