La plupart des marchés européens de la banque de détail présentent des niveaux de rentabilité solides malgré les défis auxquels le secteur fait face et les difficultés économiques du sud, estime le cabinet américain Oliver Wyman, l'agence de conseil et stratégie choisie par la Banque centrale européenne pour l'épauler dans son évaluation des banques européennes.

Dans une étude publiée mardi et qui porte sur 9 pays (France, Allemagne, Italie, Russie, Espagne, Suède, Suisse, Turquie et Royaume Uni), le cabinet Oliver Wyman note qu'en moyenne, le niveau de ROE (rentabilité des capitaux propres) s'établit à 14% en 2012, ce qui montre la « bonne santé » du secteur, même si ce niveau est plus faible qu'en 2011.

Si l'Espagne et l'Italie affichent des niveaux inférieurs à 10%, le fait que la rentabilité reste positive « peut être considéré comme une réussite relative, compte tenu de la situation macroéconomique dégradée », estiment les auteurs de l'étude.

Suède et Royaume-Uni, exemples à suivre

Au Royaume-Uni et en Suède, la rentabilité est particulièrement élevée, grâce notamment à une « tarification intelligente, un réseau de distribution physique léger et l'émergence du multi-canal ». La banque de détail en France et en Allemagne présente des niveaux de rentabilité moyens, avec un réseau de distribution physique plus « lourd » mais peu de prêts à risque.

Dans les cinq prochaines années, l'étude anticipe une phase de dynamisme pour ce secteur qui a peu évolué ces derniers temps, à cause de la crise mais aussi parce que les dirigeants ont privilégié la banque de financement et d'investissement, une tendance qui devrait s'inverser.

Pour améliorer la rentabilité, le cabinet estime que le secteur devra adapter son réseau d'agences et utiliser davantage les canaux numériques, repenser « l'expérience client » et remettre à plat les offres, notamment vers les segments haut de gamme et les PME.