Les sénateurs écologistes ne voteront pas la partie recettes du projet de loi de finances (PLF) 2014 en l'état, a annoncé jeudi leur chef de groupe Jean-Vincent Placé (EELV). Sans les voix écologistes, le texte risque d'être rejeté par le Sénat.

« Vous ne serez pas surpris qu'à cet instant, sans avancées significatives dans la discussion des amendements, le groupe écologiste ne sera pas en mesure d'approuver le volet recettes de ce projet de loi », a annoncé Jean-Vincent Placé en entamant la discussion générale sur le PLF 2014 au Sénat.

Dénonçant « les méfaits annoncés de l'implacable logique de l'austérité », il a jugé que « les efforts commandés par la rigueur se trouvent neutralisés par la contraction de l'économie qu'ils engendrent eux-mêmes, alimentant ainsi le cercle vicieux de la crise ». Résultat, « malgré les efforts, le déficit structurel pour 2013 devrait finalement être de 2,6%, soit un point de plus que prévu », a-t-il dit. Et « bien qu'il ne soit pas parvenu à réaliser son objectif pour 2013 malgré l'effort consenti, le gouvernement, fidèle à sa logique, le reporte pour partie sur l'année prochaine », a-t-il poursuivi. « Nous nous enferrons ainsi un peu plus dans le cycle infernal ! ».

« Economie sociale-libérale »

Il reproche aussi au gouvernement de s'être « engagé dans la voie d'une économie sociale-libérale, aussi obsolète que dangereuse » avec le crédit d'impôt compétitivité-emploi, « un chèque en blanc aux entreprises, à toutes les entreprises », sans « levier pour orienter l'économie vers sa nécessaire transition écologique ». Quant à l'augmentation du taux intermédiaire de la TVA à 10%, il « pénalisera beaucoup de secteurs participant à la transition écologique : transports en commun, traitement des déchets, gestion de l'eau etc. », a-t-il dit.

En revanche, il a estimé que la réforme fiscale annoncée par Jean-Marc Ayrault « devra permettre d'en finir avec la dégressivité de l'impôt, qui voit aujourd'hui les plus riches contribuer proportionnellement moins que les gens modestes ». « Elle devra aussi permettre de rattraper le retard de la France en matière de fiscalité écologique ». Ce sera aussi « l'occasion d'expliquer que l'écotaxe est l'alliée du progrès social », a ajouté le sénateur de l'Essonne.